Il y a un an, nous redécouvrions les joies simples de se retrouver. Nous avions promis bien des choses sur nos changements de rythme, d’habitudes sociales…
Peut-être avons-nous gardé quelques belles choses, mais force est de constater que nous sommes repartis à un rythme bien élevé, la tête dans le guidon, préoccupés par bien des choses. Comme s’il fallait rattraper ce qui n’avait pas pu être fait, comme si ces dernières années n’étaient qu’une funeste parenthèse.
Bien sûr, nous ne regrettons rien de ce que nous avons vécu qui n’était guère enviable (et nous espérons d’ailleurs ne pas avoir à revivre cela de sitôt) et pourtant il serait dommage de penser que nous pouvons reprendre, comme si de rien n’était, notre course en avant.
Vouloir changer le monde, entrer dans le monde d’après, c’étaient de beaux slogans. Peut-être sincères. Finalement, avons-nous appris un peu de la fraternité ? Avons-nous progressé dans notre relation aux plus faibles ?
La fête de l’Ascension nous renvoie au prix de la chair humaine. Le Christ a voulu monter au Ciel avec son Corps, son Corps qui portait encore les stigmates de la Passion. Il l’a voulu pour nous montrer comme ce corps a du prix à ses yeux, comme pour nous dire que ce que nous vivons a de l’importance pour Dieu.
Puissions-nous être attentifs à ces petites choses de notre quotidien : nos choix courageux, qui semblent parfois bien dérisoires, ont du prix aux yeux de Dieu, s’ils essaient de travailler bien modestement à un monde plus juste et plus fraternel. C’est aussi cela prendre de la hauteur : goûter les petits événements du quotidien comme ce qui est le réel présent sous nos yeux, et ne pas se perdre dans nos pérégrinations psychiques !
Père Antoine