Les éditos du Curé

Sacerdoce, vie religieuse, mariage…

Ne séparons pas ce que Dieu a uni !

C’est en général pour le mariage en tant que tel que nous entendons cette parole évangélique : «  ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ». Cependant, quand Jésus énonce cette parole qui fonde l’indissolubilité du mariage, il parle aussitôt après de ceux qui ont choisi de se consacrer exclusivement à Dieu dans un célibat « pour le Royaume des cieux » (Evangile selon saint Matthieu chapitre 19). Comme si l’un n’allait pas sans l’autre, comme si ces vocations du mariage et de la vie religieuse et consacrée s’éclairaient mutuellement.

Aussi, je ne crois pas qu’il soit exagéré d’appliquer cette parole du Christ, « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni », à ces différentes formes de vocations chrétiennes. Oui, ne séparons pas les mariés des prêtres et des religieux. Les uns ne peuvent pas aller sans les autres, leurs vocations se nourrissent et se soutiennent. Tous sont appelés au fond à un même don de toute leur personne, dans le Christ, que l’on soit marié ou consacré.

Et en ce jour où nous unissons notre prière pour ‘les’ vocations, nous pouvons accueillir le Christ comme l’Unique Porte véritable qui permet « d’aller et venir » dans la bergerie, qui donne sens à toutes les vocations.

Nous rendons grâce ensemble pour le don de nos vocations («  vous avez été appelés » nous rappelle saint Pierre dans sa lettre aujourd’hui) ; nous les confions ensemble à la même Miséricorde divine  (« c’est par ses blessures que vous avez été guéris » ajoute-t-il) ; et nous recevons à l’avance de Dieu et nous lui présentons la suite de nos vies (« détournez-vous de cette génération égarée »). Autant d’échos à cette parole de Jésus : « si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ».

… Père Jean-Brice Callery

Vivre la messe sur la route d’Emmaüs…

Sur la route d’Emmaüs, deux disciples parlent, discutent, s’arrêtent, tristes… Comment ne pas l’être après la mort de celui qu’on croyait être le Sauveur ?

En venant à la messe le dimanche, nous arrivons avec des pensées, des soucis, des états d’âmes fort variables ; et parfois aussi tristes et découragés, oui : comment ne pas l’être devant certaines situations qui nous touchent ?

 

Sur la route d’Emmaüs, le Christ apparaît sans se faire reconnaître et explique aux deux hommes ce qui le concerne en vérité dans les Ecritures, au-delà de leurs visions limitées et étroites.

En venant à la messe, nous entendons la Parole de Dieu qui nous explique aussi le sens de notre vie, qui ouvre et approfondit ce qui nous arrive pour accueillir les événements comme Dieu les entend.

 

Sur la route d’Emmaüs, le Christ prend du pain, le bénit, le donne aux deux compagnons qui le reconnaissent alors, le cœur brûlant, puis disparaît à leurs yeux.

En venant à la messe, le Christ ressuscité change le pain et le vin en son Corps et Sang, se donne ainsi à nous qui pouvons nous laisser éclairer, nourrir, embraser.

 

Sur la route d’Emmaüs, les deux disciples raffermis repartent à Jérusalem annoncer à tous l’extraordinaire Bonne Nouvelle.

En sortant de la messe, le Christ est vraiment prêt à passer par nous, incroyablement, pour en éclairer et en affermir d’autres…

Alleluia !

… Père Jean-Brice Callery

Jean-Paul II Le Grand !

C’est ainsi que le pape Benoît XVI a tout de suite qualifié son prédécesseur en présidant à ses obsèques il y a 6 ans. Un qualificatif très peu attribué dans la succession des papes depuis saint Pierre ! On parle de Léon le Grand, de Grégoire le Grand, respectivement papes au 4ème et au 6ème siècle. Il y a donc désormais Jean-Paul le Grand, au 20ème et au début du 21ème siècle.

Mais qu’est-ce qui peut expliquer la grandeur particulière de ce pape, Karol Wojtila ?

Sans doute ce que Benoît XVI fait d’abord remarquer de lui : son exceptionnelle présence à Dieu, en Dieu. Un homme continuellement plongé en Dieu, continuellement présent à sa Présence. Un homme exceptionnellement priant en continu.

Voilà aussi assurément le secret de sa béatification reconnue si rapidement, 6 ans après sa mort, en ce dimanche de la Miséricorde, 1er mai 2011.

C’est cette unité de vie par la prière en Dieu qui explique aussi le ‘reste’ de sa vie, son rayonnement dans à peu près tous les domaines de la vie humaine et chrétienne : reconnaissance de la dignité de la personne humaine quelle qu’elle soit, sens de l’amour conjugal, amour de la famille, défense des droits du travail, amour de la Vierge Marie (sa devise était « totus tuus », c’est-à-dire « tout à toi », Marie, pour être tout à Jésus..) ; amour de la Miséricorde (il a institué cette fête de la Miséricorde le second dimanche de Pâques, à la demande expresse du Seigneur, transmise par sainte Faustine, une religieuse polonaise) ; et son corollaire, le sens du repentir (il a poussé toute l’Eglise à demander pardon pour les péchés de ses membres, lors du passage de l’an 2000) ; amour des jeunes (il a initié les JMJ)…

A l’occasion de cette béatification, plusieurs ouvrages retracent la biographie de ce pape exceptionnel, il serait bienvenu qu’au cours de cette année chacun d’entre nous en lise peut-être un !? Pour nous aider à faire de ce nouveau saint, un ami…

… Père Jean-Brice Callery

Victimae paschali…

 

À la victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.

L’Agneau a racheté les brebis;
le Christ innocent a réconcilié l’homme pécheur avec le Père.

La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut; vivant, il règne.

“Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ?”

“J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.

J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.

Le Christ, mon espérance, est ressuscité

Il vous précédera en Galilée.”

Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts.

Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !

 

(Séquence de Pâques)

Voir au-delà des apparences…

C’est une grâce que nous pourrions recevoir de Dieu ce dimanche et cette semaine. C’est en tout cas l’expérience que le prophète Samuel a faite dans le choix du roi David. Alors qu’il était certain que Dieu choisirait un de ses frères pour être roi, voilà contre toute attente que Dieu choisit le petit dernier qui était parti garder le troupeau : « car Dieu ne regarde pas comme les hommes qui regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ».

C’est encore ce que saint Paul reconnaît de ceux qui veulent vivre avec le Christ : il nous donne part à sa lumière, ce qui nous permet alors de produire ‘du bon, du juste, et du vrai’, et de démasquer ce qui ne l’est pas.

La source de la lumière, c’est le Christ, qui comme pour l’aveugle-né guéri dans l’Evangile de ce jour, est prêt non seulement à nous éclairer, mais aussi à nous donner des yeux adaptés à sa lumière.

C’est tout compte fait le baptême qui nous donne cet équipement intérieur pouvant porter la lumière de Dieu sur nous-mêmes, sur les autres, sur toute réalité.

Un équipement qui est plus que nécessaire pour voir comme Dieu les voit, les événements de ce monde : catastrophes, conflits multiples, qui hors de la lumière du Christ qui veut sauver chaque personne, ne pourraient nous amener qu’à désespérer.

Demandons ces yeux et cette lumière qui nous permettent de voir plus profond et plus loin…

… Père Jean-Brice Callery

« I thirst ! »

C’est la devise des Sœurs de la charité, voulue par leur fondatrice la bienheureuse Mère Teresa. Un programme de vie pour elles qui s’enracine dans le « j’ai soif » de Jésus.

Mais avant d’avouer sa soif sur la croix, le Christ avait déjà demandé à boire. En particulier aujourd’hui dans sa rencontre avec une Samaritaine.

Soif physique, oui, n’en doutons pas. La réalité de son incarnation, encore rappelée le 25 mars dernier dans la fête de l’Annonciation, ne peut nous faire court-circuiter la dimension pleinement humaine de Jésus. Et nos propres attentions aux nécessités physiques, matérielles, des uns et des autres.

Mais soif spirituelle de nos âmes, de notre amour, cela ne fait aucun doute également.

Une soif qui correspond en même temps à un désir chez lui d’étancher nos propres soifs à son contact. De venir nous abreuver d’une eau qui deviendra en nous « source jaillissante pour la vie éternelle ». J’aime beaucoup cette progression : d’abord une eau, puis une source vive. Qui sait donc ce que pourra produire plus tard ce que nous recevons dès aujourd’hui de Jésus ? Qui sait ce que la lecture d’une parole de la Bible, une confession faite, une communion reçue, un temps de prière, un petit acte de charité, pourront donner comme fruits pour nous et pour d’autres plus tard ?

On voit déjà le changement opéré dans la vie de cette Samaritaine après une simple discussion au bord d’un puits avec Jésus. Alors pour nous ? Si nous nous y risquions davantage ?..

…  Père Jean-Brice Callery

« N’ayez pas peur ! »

Cette parole de Jésus lors de sa transfiguration tombe toujours bien. Aujourd’hui encore, au milieu des catastrophes naturelles au Japon, mais aussi au milieu des conflits en Lybie ou en Côte d’Ivoire, elle vient nous rassurer opportunément.

Le Christ, avant même sa résurrection, et plus encore avant la nôtre à la fin du monde, nous dit qui il est véritablement, et que la voix du Père proclame en haut du Mont Tabor en ces termes : « Celui-ci est mon Fils bien–aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Cette révélation, Notre Père l’avait déjà donnée lors du baptême de Jésus par Jean au Jourdain, mot pour mot.

Nous n’avons donc pas à attendre Pâques pour entrer dans cet amour en écoutant et en regardant Jésus.

Profitons en particulier de l’émouvante exposition du linceul de Turin dans notre église pour cela. La puissance d’amour et la majesté qui se dégagent du visage du linceul peuvent réellement rejoindre chacun d’entre nous tel qu’il est aujourd’hui.

Car finalement, quel que soit le moment de la vie terrestre du Christ, et quels que soient les moments de nos vies terrestres (joyeux, lumineux, douloureux, glorieux..), c’est toujours le bon moment pour regarder et pour écouter le Christ. C’est toujours le bon moment pour nous laisser aimer et pour aimer, envers et contre tout. Pour prier et pour agir !

… Père Jean-Brice Callery

Un carême ‘chrysalide’

Dans le dictionnaire on trouve cette définition de la chrysalide : « état intermédiaire par lequel passe la chenille avant de devenir papillon ». Il y a aussi un sens figuré : « sortir de sa chrysalide, de l’obscurité, prendre son essor ».

Voilà en quelques mots l’intérêt de vivre un nouveau Carême pour nous.

Si la 1ère lecture de ce jour nous montre clairement notre état de pécheurs (chapitre 2 du livre de la Genèse), et la seconde notre état de rachetés (chapitre 5 de la lettre aux Romains), c’est l’Evangile des tentations (chapitre 4 de saint Matthieu) qui nous dit comment passer d’un état à un autre.

A savoir, accepter de partir au désert avec Jésus pour qu’il nous purifie de nos avidités d’avoir, de pouvoir, de savoir.

Accepter d’avancer dans cet état intermédiaire où l’illumination du Christ ressuscité passe encore pour nous par la purification de la croix.

Accepter ces moyens que Jésus nous offre pour libérer en nous la puissance de sa grâce, de son amour : la prière, le jeûne, le partage.

Bon nouveau Carême à tous et à chacun, aidons-nous les uns les autres à sortir de nos chrysalides…

… Père Jean-Brice Callery

Un Carême à vivre !

J’espère que notre évêque ne m’en voudra pas de plagier le titre du synode diocésain ouvert il y a 6 mois, « un baptême à vivre ». Ce synode  a déjà permis à des milliers de catholiques des Yvelines de se rencontrer autour de leur baptême, et de chercher à voir ce que l’Esprit-Saint pouvait encore attendre d’eux comme conversion.

Désormais c’est à l’échelle mondiale que l’Eglise va vivre un temps privilégié de conversion aux vues bienveillantes de Dieu sur chacun et sur chaque chose, chaque événement. Ce temps s’appelle le carême (c’est un scoop !), et va s’étendre pour nous cette année du 9 mars au 23 avril.

Les voies d’accès privilégié au Cœur de Dieu et au cœur de chacun sont officiellement connues : prière, aumône (partage), jeûne.

La paroisse va nous en offrir plusieurs mises en œuvre possibles, car à plusieurs tout est plus facile !

Alors n’attendons pas tranquillement le temps de Pâques pour commencer à nous bouger. Car les fruits de Vie et d’Illumination apportés par la Résurrection du Christ auront d’autant plus de chances de s’épanouir en nous… que nous aurons pris le temps préalable du Carême pour précisément faire de la place, écarter le mal, purifier nos espaces intérieurs.

Que notre foi, notre espérance et notre charité se montrent plus priantes  et agissantes en ces jours de grâces et de combats. Pour que le monde soit de plus en plus contaminé par l’Amour chrétien 

… Père Jean-Brice Callery

« Oui »

 

Fondamentalement, Jésus est un grand « OUI ». Un oui à son Père, un oui à ses frères et sœurs que nous sommes. Chaque nouvelle journée offerte par Dieu nous invite à entrer nous aussi dans ce ‘Oui’ de Jésus. Oui à l’Amour vrai révélé par les 10 commandements et les 10 béatitudes.

Oui à cette patience infinie de Dieu pour le chemin de conversion de chaque personne, à commencer par nous-mêmes.

Les évangiles des trois dimanches à venir sont tous dans le prolongement des 10 béatitudes, ils en sont la suite directe, l’application concrète.

Il ‘suffit’ juste de le vouloir, juste d’offrir à Dieu notre bonne volonté pour que du neuf se passe réellement en nous. « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle » nous assure Ben Sirac le Sage. Alors l’Esprit-Saint, qui « voit le fond de toutes choses » nous dit saint Paul, pourra nous entraîner dans le sillage de Jésus pour lui correspondre de plus en plus.

Avançons donc ensemble dans cette renaissance d’En-haut qui nous est offerte chaque matin. Chaque journée est comme une vie toute entière en miniature où tout peut renaître. Car chaque matin, Seigneur, ton Amour se renouvelle et nous renouvelle…

 

… Père Jean-Brice Callery