Les éditos du Curé

« Que tous aient le temps de se convertir.. »

Cette explication du ‘temps qui dure’ que donne saint Paul est une bonne nouvelle.

A la différence des anges qui se décident pour ou contre Dieu en un éclair, voici qu’à nous autres, êtres humains, le don du temps est accordé.

C’est sans doute la marque propre de ce temps d’Avent, distinct de Noël, du Carême, de Pâques. Un temps d’attention au temps lui-même. Un concentré de temps, pourrait-on dire, et d’attentes. Attente du renouvellement de Noël pour le monde, attente de la venue de Jésus en pleine gloire, attente de notre pleine conversion !

Un temps qui trouve son sens dans le désir qui doit être alors son corollaire.

La mission paroissiale de 9 jours que nous offrent les Pères de Saint-Vincent-de-Paul est là pour cela aussi. Nous n’en attendons pas tout, nous n’en attendons pas rien. Nous en attendons un élargissement d’attentions à Dieu, et les uns aux autres. A travers les soirées-mission, les visites, les temps de prière, de réconciliation et de partage.

Puisse le Prince de la Paix, que des affiches présentent sur les murs de notre église et qui est adoré en son sein, être plus personnellement, plus profondément, accueilli par chacun.

+Père Jean-Brice Callery

En AvEnt, marche !

Un peu facile, cette faute d’orthographe, mais bienvenue, cette réalité liturgique !

Car oui, un nouvel Avent nous est offert pour de nouvelles avancées.

Au sens strict, d’ailleurs, avec une marche-procession aux flambeaux,  ouverte à tous, samedi 10 décembre prochain, du relais Saint-Martin à l’église Saint-Cyr. Ce sera notre marche d’Avent cette année, accompagnée par les missionnaires de Saint-Vincent de Paul.

Marche d’Avent qu’un spectacle viendra entraîner, samedi 3 décembre, avec un titre magnifique : le Prince de la Paix ! Tout un programme, toute une promesse. Invitons largement à cette soirée dans l’église.

Plus largement encore, profitons de ces 9 jours de mission paroissiale à venir, pour participer et inviter au moins une personne de votre entourage à l’une des propositions offertes : adoration, café, laudes, messe, dans la matinée ; visite d’une personne malade ou isolée que vous nous aurez aidés à repérer ; bénédiction demandée pour votre appartement, votre maison ; occasion de recevoir le pardon de Dieu, sa libération, dans la confession ; soirée-mission témoignage d’une heure chaque soir, autour d’une question forte, comme celle du mardi 6 par exemple : « où est Dieu dans mes détresses ? ».

« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, Seigneur… » crie le prophète Isaïe aujourd’hui. C’est ce qui va se passer, soyons attentifs !

+Père Jean-Brice Callery

Que ton règne vienne !

Qu’est-ce à dire ? Que demandons-nous vraiment dans cette prière apprise par Jésus en personne à ses apôtres ?

La fête du Christ-Roi de ce dimanche peut nous aider à en approfondir le sens.

Ainsi dans la 1ère lecture (Ezéchiel) nous apprenons que Dieu règne comme un berger veille sur ses brebis. Il règne en venant les délivrer de toute dispersion, en les faisant reposer, en soignant les blessées, en rendant des forces à celles qui sont faibles… Vouloir, prier pour « que son Règne vienne », c’est donc vouloir cela.

Dans la seconde lecture, saint Paul en dit plus encore : Dieu règne dans la résurrection de Jésus, au-delà de toutes les puissances du mal et de la mort. Vouloir que le règne de Dieu survienne, c’est donc aspirer à la résurrection.

Enfin l’Evangile nous donne cette extraordinaire association de l’amour du prochain et de l’Amour de Dieu. Inséparables ! Régner, c’est servir. Donner à boire, à manger, des habits, visiter malades et prisonniers, bref, « faire du bien aux autres » sous toute ses formes, c’est aider Dieu à régner. En commençant par le laisser régner en nous en le choisissant pour Roi. En lui remettant profondément la conduite de notre vie.

+Père Jean-Brice Callery

Des talents pour la mission !

L’évangile de ce dimanche tombe à point nommé pour lancer notre attention à la mission paroissiale qui nous touchera tous du 3 au 11 décembre prochains. Pendant cette neuvaine de jours, trois prêtres missionnaires viendront nous partager un charisme propre à saint Vincent-de-Paul : aider des paroisses à approfondir et élargir la mission d’évangélisation que le Christ nous confie. A tous ! A travers la prière de la mission que vous trouvez ci-dessous, chacun pourra déjà détecter au moins un de ses talents, pour que l’amour du Christ soit porté plus loin, plus profond. Ne serait-ce qu’en donnant personnellement un tract à quelqu’un !

Nous n’existerions pas si nous n’avions pas au moins un talent à exercer. Que la Vierge Marie, à qui notre paroisse sera spécialement confiée pendant ces jours, nous aide à les reconnaître et à nous en servir.

Prions ensemble en ce sens : Toi, Notre Dame, qui porte le monde près de ton Cœur, écoute la prière de tes enfants : Au cours de cette Mission, que nous sachions renouveler la vie de notre paroisse appelée à l’amour fraternel. Nous te confions les personnes éloignées de l’Église qui peut-être la découvriront sous un jour nouveau. Que nous sachions accueillir la Parole de Dieu comme Toi, Marie, en qui le Verbe s’est fait chair. Nous te confions les enfants et les jeunes qui vont la mettre en scène lors de la Mission. Que nous sachions nous rapprocher de ton Fils réellement présent dans la Sainte Eucharistie. Nous te confions les malades qui seront visités par les missionnaires de Saint Vincent de Paul. Sainte Marie, en cette Mission, donne-nous la joie de recevoir le pardon de Dieu et de désirer la sainteté. Amen !

+Père Jean-Brice Callery

Mémento des défunts

Un mémento, c’est d’après le dictionnaire une prière de souvenir.

Le mot lui-même, d’origine latine, veut dire précisément « souviens-toi ».

Et c’est ce que nous demandons explicitement à Dieu au cours de chaque messe pour nos frères et sœurs défunts. De se souvenir d’eux, au sens le plus fort du terme. De faire mémoire d’eux pour actualiser son salut pour chacun.

La messe est un soleil qui déploie sa lumière tous azimuts. Mais en particulier à chaque fois, oui, et ce mois de novembre nous le rappelle plus instamment, en direction de nos frères défunts. Ainsi chaque prière eucharistique (il y en a 4 plus habituelles) a un couplet explicite pour les défunts, appelé justement ‘Mémento des défunts’. Par exemple au cours de la prière eucharistique n°2, la plus usuelle : « Souviens-toi aussi de nos frères qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection, et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière, auprès de toi ».

Ou encore, de manière plus développée dans la prière eucharistique n°3 pour les messes dites ‘des défunts’ : « Souviens-toi de ceux que tu as appelés auprès de toi aujourd’hui. Puisqu’ils ont été baptisés dans la mort de ton Fils, accorde-leur de participer à sa résurrection le jour où le Christ, ressuscitant les morts, rendra nos pauvres corps pareils à son corps glorieux. Souviens-toi aussi de nos frères défunts, souviens-toi des hommes qui ont quitté ce monde et dont tu connais la droiture : reçois-les dans ton Royaume où nous espérons être comblés de ta gloire, tous ensemble et pour toujours, quand tu essuieras toute larme de nos yeux ; en te voyant, toi notre Dieu, tel que tu es, nous te serons semblables éternellement, et sans fin, nous chanterons ta louange par le Christ, notre Seigneur, par qui tu donnes au monde toute grâce et tout bien ».

Mémento…

+ Père Jean-Brice Callery

« Seigneur, je voudrais être missionnaire…

Malgré ma petitesse je voudrais éclairer les âmes, comme les prophètes, les docteurs, j’ai la vocation d’être Apôtre…

Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom, mais, ô mon
Bien-Aimé, une seule mission ne me suffit pas, je voudrais en même temps annoncer l’Evangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées…

Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles. »

Puisse cette prière de Sainte Thérèse de Lisieux, patronne des missions, nous inspirer, en cette semaine de prière pour les missions. Et puisque la lumière de la Toussaint pointe déjà à l’horizon, qu’elle nous rappelle combien la sainteté, c’est-à-dire l’amitié avec Dieu, entraîne la mission ; et combien la mission est essentiellement appel à entrer dans cette amitié divine.

 

+ Père Jean-Brice Callery

La laïcité, une invention… chrétienne !

Qui l’eût cru ? Et pourtant, avec son fameux « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », Jésus a jeté les bases de cette si heureuse et saine distinction entre les réalités spirituelles et profanes. Sans les séparer pour autant. Devant les risques de théocratie en milieu juif (et en milieu musulman aujourd’hui), ou de divinisation de l’empereur en milieu romain, le Christ vient situer les domaines de nos vies, les distinguer, sans séparation ni confusion.

Il évite ainsi deux écueils :

– celui d’une séparation qu’un certain laïcisme pourrait toujours vouloir imposer. Comme si l’existence religieuse nous forçait à des comportements schizophréniques, comme si la foi n’avait rien à voir avec les réalités de ce monde, ne pouvait les informer en rien, ne touchait que le domaine privé de nos vies. Les crises financières mondiales actuelles sont des occasions de prendre conscience qu’on ne peut ainsi séparer l’utilisation de l’argent d’avec une conscience morale et même spirituelle qui puisse en donner le sens.

– celui d’une confusion des pouvoirs ou des genres, César n’étant pas Dieu, Dieu ne court-circuitant pas César. De la réponse du Christ dans l’Evangile de ce jour, on peut logiquement déduire qu’il nous invite à payer nos impôts et à respecter les lois justes de notre pays. On peut aussi logiquement en déduire que si César se prenait pour Dieu (par exemple en légalisant l’avortement, comme si la vie nous appartenait en propre ; ou en faisant fi des situations de pauvreté) il est de notre devoir de chrétien de ne pas obéir à ce genre de lois civiles anti-religieuses.

Puissions-nous avancer de pair dans une juste relation à Dieu et aux hommes.

… Père Jean-Brice Callery

« J’appelle… je décrète »

Nous y voilà. Après un an de synode diocésain, de cheminement ensemble, notre évêque appelle et décrète. C’est sa mission, reçue du Christ, de nous affermir dans la foi, de nous conduire en Bon berger soucieux du bien des brebis qui lui sont confiées.

A l’écoute des milliers de baptisés des Yvelines qui se sont exprimés au cours de cette année, il nous offre ce dimanche ses « décrets synodaux », reçus par chacun à la fin de la messe, et qui reprennent 6 axes de mission principaux :

1)     Engager l’Eglise catholique dans les Yvelines de façon décidée
dans la nouvelle évangélisation

2)    Nous laisser davantage former et transformer par l’Evangile

3)    Servir l’homme dans son travail

4)    Servir la grandeur de la vie humaine à tout âge

5)    Aider à mieux vivre de l’Eucharistie

6)    « Habiter » davantage le dimanche comme « jour du Seigneur »

Ces dimensions de la vie chrétienne, nous les aurons portées au cours du pèlerinage paroissial à Reims ce samedi 8 octobre. Pour que là où Clovis fut baptisé et où la liberté de vivre en chrétiens fut ouverte largement dans notre pays, des grâces de renouvellement de notre baptême soient accordées.

Nous aurons alors le saint loisir, au cours des semaines, des mois et sans doute même des années à venir, de donner vie et corps à ces orientations. Puisse l’Esprit-Saint nous y conduire ! 

… Père Jean-Brice Callery

« Mon ami avait une vigne… »

Il est bon d’entendre le prophète Isaïe nous révéler que le Maître de la vigne, dont parle l’Evangile, est aussi notre ami.

Je sais bien qu’on nous invite souvent à ne pas ‘mélanger les genres’. Un patron c’est un patron, un ami c’est ‘autre chose’, une famille encore autre chose, etc…

Et pourtant, sans mélanger les genres, le Seigneur aujourd’hui nous révèle qu’il est maître et ami.

Quelle erreur de regard de la part des serviteurs que de l’avoir pris pour un ennemi ; ou comme le serviteur qui cache le talent qu’on lui a confié, de croire que le maître est dur et méchant. C’est un peu encore l’attitude de F.Nietzsche qui ne croyait pas en Dieu car si Dieu existait, disait-il, il ne pourrait pas supporter de ne pas l’être ! C’est d’une certaine façon le regard que les serviteurs de la parabole évangélique aujourd’hui portent sur le Maître et sur son Fils.

Or non, Dieu n’est pas un concurrent de nos libertés. Bien au contraire, il les suscite ! Ne soyons donc pas inquiets, nous dit du coup saint Paul, la paix de Dieu dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Car non seulement il nous veut vraiment du bien, mais il va encore jusqu’à se donner à nous tout entier comme notre Bien.

… Père Jean-Brice Callery

« Réconfortez-vous les uns les autres »

Voici ce dimanche une application particulière du commandement du Christ de nous aimer les uns les autres.

Ce n’est pas Windows 7, c’est Philippiens 2.1

En pleine période de troubles financiers et économiques, le Seigneur nous apporte au moins deux ‘réconforts’ cette semaine.

D’abord l’assurance que nous pouvons nous réconforter les uns les autres, nous « encourager dans l’amour ». En recherchant l’unité, en étant préoccupés des autres.

Mais aussi en modifiant certaines de nos conduites mauvaises, perverses, « étranges » nous dit le prophète Ezéchiel aujourd’hui. En faisant finalement ‘oui’ alors que nous avons commencé par dire ‘non’, ajoute le Seigneur dans l’Evangile.

Si ‘par hasard’ certaines de nos conduites personnelles, politiques, économiques, étaient « étranges » (bel euphémisme au passage..), prenons conscience que nous pouvons en changer, mais oui ! Et alors mieux finir que nous avons parfois commencé. Et alors sauver notre vie.

« Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, [le méchant] ne mourra pas, il vivra ».

… Père Jean-Brice Callery