Les éditos du Curé

Je crois !

C’est ce que nous affirmons au jour du baptême,  et que des « professions de foi » viennent redire publiquement en ces jours.

Jésus s’affirmant Chemin, Vérité et Vie, la foi elle-même est du coup ‘chemin’, et peut-être devrions-nous plutôt dire « je suis en train de croire ».

D’autant plus que nous croyons en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Nous reconnaissons ainsi combien Dieu n’est pas une réalité statique, mais un Mystère d’Amour dynamique, inépuisable, au nom duquel nous pouvons sans cesse progresser en foi et espérance.

La fête de la Sainte-Trinité en ce jour empêche notre foi d’être repliée sur elle-même, de réduire Dieu à nos conceptions étriquées. Elle nous oblige à entrer dans une dynamique de relations, d’accueil, de don, de communion.

Ce jour renouvelle pour nous l’accueil d’un Dieu Unique qui n’est pas solitaire, mais Mystère de Communion.

Laissons-nous donc conduire par l’Esprit de Dieu, comme nous y invite saint Paul aujourd’hui, cet Esprit qui nous fait rentrer de l’intérieur dans le Cœur de Dieu. Puissions-nous alors porter sur nous-mêmes et sur tous ce regard ‘débordé’ qui ne voit chacun que dans cette lumière : celle d’un plus grand Amour en amont, en aval, et au cœur de chaque personne.

+Père Jean-Brice Callery

Epiclèse !

Littéralement, « invocation-sur ».

Voilà ce que nous demandons au Saint-Esprit en ce jour de Pentecôte.
Nous l’invoquons sur nous, pour nous.

La liturgie de l’Eglise souligne deux opérations spéciales du Saint-Esprit au cours de la messe :

– une 1ère épiclèse sur les dons (le pain et le vin), pour qu’ils soient changés par le Saint-Esprit et les paroles de Jésus, en Corps et Sang du Christ.

– une seconde épiclèse sur l’assemblée, pour que les personnes présentes deviennent elles-mêmes une vivante offrande à Dieu.

Saint Jean Damascène explique ainsi la 1ère épiclèse : « Tu demandes comment le pain devient Corps du Christ, le vin Sang du Christ ? Moi je te dis : le Saint-Esprit fait irruption et accomplit cela qui surpasse toute parole et toute pensée. Qu’il te suffise d’entendre que c’est par le Saint-Esprit, de même que c’est de la Sainte Vierge et par le Saint-Esprit que le Seigneur, par Lui-même et en Lui-même, assuma la chair »

Mais si l’Esprit-Saint vient rendre présent le Seigneur Jésus dans son Corps et son Sang, c’est pour que nous-mêmes devenions ce que nous recevons, le Corps du Christ, offert au Père et aux frères. Voici comment le catéchisme de l’Eglise explique cette seconde épiclèse de la messe : « L’épiclèse est aussi la prière pour le plein effet de la communion de l’assemblée au mystère du Christ… L’Eglise prie donc le Père d’envoyer l’Esprit-Saint pour qu’il fasse de la vie des fidèles une vivante offrande à Dieu par la transformation spirituelle à l’image du Christ, le souci de l’unité de l’Eglise et la participation à sa mission par le témoignage et le service de la charité. » (n°1109).

Viens, Esprit-Saint !

+Père Jean-Brice Callery

Viens Esprit-Saint !

La tradition de prier pendant 9 jours (une « neuvaine » de jours) trouve son origine dans les jours où nous nous trouvons. Neuf jours séparent en effet l’Ascension de la Pentecôte, et l’Eglise a pris l’heureuse habitude d’y voir le temps privilégié par excellence pour fonder toute prière, en union avec la Vierge Marie au Cénacle.
A savoir,  quelle que soit la ‘couleur’ particulière de la neuvaine (Neuvaine au Sacré Cœur, à la Vierge Marie, à tel ou tel saint..), la demande d’un renouvellement dans l’Esprit-Saint.

L’Esprit-Saint n’est pas avare de dons pour renouveler et approfondir en nous les vertus de foi, d’espérance et de charité. Pour cela en effet, il est prêt à nous prodiguer crainte, piété, science, conseil, force, intelligence et sagesse (Is 11,1-2). Prêt à nous partager les fruits de sa présence : amour, joie, paix, largeur d’esprit, générosité, bonté, foi, douceur, maîtrise de soi (Ga 5,22). Prêt à nous partager aussi ses charismes : telle ou telle vocation particulière, prophétie, parler en langues, chant en langues, guérison, miracles… et d’autres encore sans doute !

N’ayons pas peur de demander ces dons et ces charismes, même les plus étonnants, saint Paul en personne nous y encourage : « Poursuivez l’amour et ambitionnez les dons spirituels » (1 Co 14).

Mais « que tout soit constructif » (1 Co 14,26).

+Père Jean-Brice Callery

« Dieu ne fait pas de différence entre les hommes »

C’est dit et c’est fait pour Dieu. C’est franchement moins évident pour nous les hommes. Et pourtant notre salut dépend de notre accueil de cette parole.

C’est la mission du Saint-Esprit de s’emparer de nous pour réaliser cela.

Non pas gommer ici-bas les différences de races, de milieu, d’éducation, de culture, ou encore d’opinion, de caractère… Mais désormais en faire, dans le Saint-Esprit, des motifs d’enrichissement, de communion élargie, et non de séparation.

Encore une fois, plus facile à dire (et encore !) qu’à faire.

Et encore une fois, seul le Saint-Esprit envoyé par Jésus à la Pentecôte, qu’il part ‘chercher au Ciel’ par son Ascension, peut nous donner d’entrer dans l’intelligence et l’amour de cet appel.

Cette égale dignité de chaque être humain, elle est fondée dans l’Amour, et c’est seulement dans l’Amour qu’elle prend sens et envol.

Là encore, il ne s’agit pas de ‘bons sentiments’ seulement… ceux-ci peuvent ne jamais être ressentis ! Il s’agit d’aimer en y engageant toute sa volonté, son être profond, de ‘commander’ à son âme de se porter au bien, qu’elle ‘le sente ou pas’.

Puisse le Seigneur en ces jours de neuvaine entre Ascension et Pentecôte nous renouveler dans cet engagement.

+Père Jean-Brice Callery

Prières pour la France

En ce jour où notre pays choisit un Président pour les 5 ans à venir, je vous propose d’unir nos prières à l’intention du candidat élu, et de notre pays tout entier.

Voici l’oraison du Missel pour le pays : « Dieu qui veilles sur notre monde, regarde le pays où tu nous as donné de vivre ; accorde à tous ses habitants de rechercher le bien commun, à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse, afin qu’il y ait parmi nous plus de justice et dans le monde entier plus de bonheur et de paix ».

Et pour nos responsables et dirigeants : « Dieu éternel et tout-puissant, toi qui tiens en ta main le cœur des hommes, et garantis le droit des peuples, viens en aide à ceux qui exercent un pouvoir : que partout sur la terre s’affermissent avec ta grâce la sécurité et la paix, la prospérité des nations et la liberté religieuse ».

Enfin, toujours sans mélanger les genres, sans confondre ni séparer César et Dieu, voici des extraits d’une prière à la Vierge Marie du défunt pape Jean-Paul II, béatifié il y a un an : « Ô Vierge très sainte, nous te présentons tes fils et tes filles de France. Garde l’Eglise sur cette terre dans la fidélité à l’Evangile de ton Fils, dans l’unité de la foi et le dynamisme de l’Espérance. Fais des baptisés de ce peuple des témoins courageux de la Vérité et des bâtisseurs de Paix [comme les deux candidats à l’élection présidentielle sont baptisés, cette prière concerne bien chacun d’eux !]. Aide les fils de l’Eglise en France à faire face aux difficultés de cette époque dans une loyale collaboration avec leurs compatriotes qui appartiennent à d’autres traditions religieuses ou à d’autres familles d’esprit. Ô Notre-Dame, Patronne de la France, nous te bénissons car tu es celle qui as cru en l’accomplissement de la Parole de Dieu et en son Amour qui s’étend d’âge en âge ».

Ainsi soit-il !                                                          

       +Père Jean-Brice Callery

« 8 JOURS PLUS TARD… »

Nous avons dans l’Evangile de ce second dimanche de Pâques le démarrage de toutes les messes dominicales. C’est Jésus lui-même qui a inauguré ce rythme hebdomadaire des célébrations de sa mort et de sa résurrection, dont chaque messe nous rend participants.

Le 8ème jour, c’est aussi l’indication d’une ‘sortie du temps’, au-delà donc des 7 jours que chaque semaine comporte.

Si la Providence donne à un grand nombre de pays de ne pas travailler le samedi et le dimanche, le repos de ce deux jours n’a pas le même sens pour un chrétien.

Le repos du samedi est toujours celui du shabbat juif : le repos de la création qui se reconnaît dépendante de son Créateur, qui ne fait pas de son travail un absolu, une fin, mais un moyen d’union à Dieu
et de coopération à son œuvre.

Le repos du dimanche, le 8ème jour,  est celui, anticipé, du Ciel ! De la recréation, de la transfiguration en Dieu de toutes choses, de la résurrection. Un nouveau mode de vie y est inauguré.

C’est enfin en ce second dimanche après Pâques la fête de la Divine Miséricorde, voulue expressément par le Christ, à travers la médiation de sainte Faustine. C’est effectivement un repos, et non des moindres, que donne l’expérience du pardon, notamment à travers le sacrement de confession.

Si on y ajoute cette année un temps de vacances scolaires pour beaucoup, que de façons offertes ainsi de nous reposer… en Dieu :)

+Père Jean-Brice Callery

Le Christ, mon espérance, est ressuscité !

Si la mort de Jésus est déjà salut pour nos âmes, c’est la résurrection de son corps
le dimanche de Pâques qui inaugure une nouvelle ère pour l’espèce humaine :
une ère divine, éternelle !

Dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, le Christ empêche nos âmes et
nos corps de sombrer dans le mal et dans la mort.

Désormais, depuis le dimanche 9 avril de l’année 30 (d’après les meilleurs calculs ;-),
l’humanité toute entière est en train de muter, d’entrer dans un nouvel espace,
un nouveau temps, une nouvelle matière ; l’espace, le temps et la matière de la
résurrection de Jésus.

La logique de cette mutation est celle de l’Amour, reçu et donné. Plus nous aimons,
plus nous mourons et ressuscitons. Plus nous nous servons les uns les autres, plus
nous traversons déjà la mort avec le Christ Ressuscité.

Les 40 jours du temps de Pâques jusqu’à l’Ascension sont, après les 40 jours du
temps du Carême, le deuxième versant d’un même Amour. Amour qui fait mourir
le mal et la mort en les endossant (au sens strict..). Amour qui fait ressusciter
en recréant à neuf.

« Qu’éclate dans le ciel la joie des anges, qu’éclate de partout la joie du monde,
qu’éclate dans l’Eglise la joie des fils de Dieu ! La lumière éclaire l’Eglise, la lumière
éclaire la terre, peuples chantez ! Nous te louons, Splendeur du Père,
Jésus Fils de Dieu ! »

+Père Jean-Brice Callery

Entrons en Semaine Sainte avec le prophète Zacharie.

Plus de 300 ans avant Jésus, quelques versets du livre de Zacharie annoncent très explicitement la venue du Messie que nous reconnaissons en Jésus.

Je vous en partage 3 caractéristiques qui pourraient nous accompagner tout au long de cette sainte semaine : un roi humble, un roi bon berger, un roi au cœur transpercé.

-Un roi humble d’abord, que ce jour des Rameaux nous donne à acclamer : « Réjouis-toi, fille de Sion, lance des cris joyeux, fille de Jérusalem, car voici que ton roi vient à toi. Il t’apporte justice et victoire, il est humble, monté sur un âne, sur un ânon, petit d’une ânesse. Il détruira les chars d’Ephraïm et les chevaux de Jérusalem » (Za 9, 9-10).

-un roi bon berger ensuite : « Voici ce que dit le Seigneur mon Dieu : prends soin de ces brebis qu’on égorge … leurs pasteurs ne s’occupent pas d’elles… Alors je me fais pasteur de ces brebis » (Za 11,4 et Za 13,7).

-un roi transpercé : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit d’amour et de confiance ; ils regarderont vers celui qu’on a transpercé, et se lamenteront sur lui comme on fait pour un fils unique » (Za 12,9-14).

Les derniers versets de ce livre extraordinairement ‘messianique’ nous conduisent à une sainte source, le Cœur de Jésus en personne :

« En ce jour-là  [c’est-à-dire en cette sainte semaine], une source jaillira ; la maison de David et les habitants de Jérusalem y laveront leurs péchés et leurs impuretés … tout sera consacré au Seigneur Dieu … il n’y aura plus de marchands dans le Temple du Seigneur » (Za 14).

Béni soit le Seigneur !

+Père Jean-Brice Callery

Je vais ouvrir vos tombeaux… »

Cette promesse du Seigneur par la bouche du prophète Ezéchiel s’accomplit d’abord dans la résurrection de Jésus. C’est l’amour qui l’a fait tenir en croix pour nous sauver, c’est encore l’amour qui le fait passer de la mort à la résurrection. C’est donc dans l’amour et dans l’amour seul que chacun de nous peut à son tour donner sens à sa mort, et passer de la mort à la vie éternelle.

Quelles que soient les circonstances de notre mort, accidentelles, criminelles, ‘naturelles’, nous nous retrouvons tous à égalité devant elle et ne pouvons pas nous en sortir tout seuls.

Jésus a voulu nous prouver sa puissance dès la résurrection de son ami Lazare, même s’il s’est agi pour lui d’un ‘simple’ retour à la vie naturelle.

Il veut bien davantage pour chacun de nous aujourd’hui, et il n’en tient qu’à nous de pouvoir déjà expérimenter cet amour qui un jour provoquera notre propre résurrection, éternelle.

Ne négligeons donc pas les moyens de prière, de jeûne et d’attention aux autres, en ces 15 jours qui nous séparent encore de Pâques. Le Carême est un vrai temps de grâces qui passe vite, profitons-en. La façon dont nous allons vivre ensuite le temps de Pâques, et ressusciter à notre tour un jour,  en dépend grandement.

+Père Jean-Brice Callery

19 mars – Fête de Saint Joseph

Je désire aujourd’hui invoquer la protection céleste de saint Joseph sur tous les papas et sur les tâches dans le cadre de la famille. Je lui confie également les évêques et les prêtres, auxquels revient dans la famille ecclésiale le service de la paternité spirituelle et pastorale. (Jean Paul II)

Saint Joseph, époux de la Mère de Dieu, chaste gardien de la Vierge, protecteur du Fils de Dieu, Chef de la sainte Famille,

priez pour les pères et les mères de famille, « afin qu’ils sachent toujours apprécier la beauté d’une vie simple, de travail, en cultivant avec tendresse la relation conjugale et en accomplissant avec enthousiasme la grande et difficile mission éducative ».

Saint Joseph, homme de silence, ouvert à la Parole de Dieu, disponible à la volonté divine, très prudent et très courageux,

priez pour les jeunes qui se préparent à répondre à une vocation religieuse ou sacerdotale, et ceux qui se posent la question.

Saint Joseph très juste, très chaste, très prudent, très obéissant, très fidèle, amant de la pauvreté,

priez pour les religieux et consacrés et aidez-les à « observer, dans la joie et la fidélité, les conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance ».

Saint Joseph, soutien des familles, consolateur des malheureux, protecteur de la Sainte Eglise,

priez pour les « prêtres, qui exercent la paternité vis-à-vis des communautés ecclésiales, et obtenez-leur d’aimer l’Eglise avec affection et dévouement total ».

Inspiré des litanies de Saint Joseph, et de Benoit XVI (19 mars 2006)