Les éditos du Curé

La Résurrection porte du fruit…

La Paix

« La Paix soit avec vous ». Premières paroles de Jésus ressuscité à ses apôtres. Bienheureux ceux qui acceptent de recevoir cette paix du Christ: elle est le premier don, le premier fruit de la Résurrection : notre cœur peut demeurer dans la paix, car le Christ a vaincu le Mal et la mort. Le geste de paix échangé à la messe le souligne. Il doit rester une prière : nous nous faisons serviteurs de cette paix, que nous souhaitons à notre voisin.

 

La rémission des péchés

« Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis… » En ce Dimanche de la Miséricorde, comment ne pas bénir le Seigneur d’avoir institué le sacrement du pardon, et d’avoir rendu les prêtres capables de transmettre ce pardon de Dieu ? Dieu donne à des pauvres le pouvoir de nous rendre saints !

 

La Foi

« Bienheureux ceux qui croient… » La foi est, en même temps, un don de Dieu et une décision de notre part, en réponse à ce don : choisir de faire confiance à Celui qui parle à notre cœur, mais aussi aux témoignages des apôtres et de l’Eglise. Celui qui est mort pour nous est vraiment le Fils de Dieu, vivant pour toujours ! Que ce temps de Pâques nous offre de raviver notre foi, et d’en témoigner toujours plus joyeusement !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Jour de Victoire !

Pâques, pour nous chrétiens, est le jour de la Victoire.

Victoire du Christ sur la mort, qui rend possible notre propre résurrection.
La mort n’aura pas le dernier mot dans nos vies.

Victoire du Christ sur le Mal, qui rend possible notre propre pardon.
Nos péchés n’auront pas le dernier mot dans nos vies.

Victoire du Christ sur la Souffrance, morale et physique, qui rend possible notre propre Espérance. Nos épreuves n’auront pas le dernier mot dans nos vies.

Cette Victoire est acquise pour toujours. C’est le fondement de notre joie !

Depuis 2000 ans, elle fonde la vie et la foi des chrétiens. Beaucoup sont morts pour en témoigner. Tant d’autres ont consacré leur vie à l’annoncer.

Et nous ?

Cette Victoire, acquise une fois pour toute, doit maintenant marquer nos vies. Laisserons-nous le Christ être victorieux en nous, de nos épreuves, de nos doutes, de notre péché ? Laisserons-nous le Christ victorieux nous sauver ?

Comment faire pour que Pâques porte du fruit dans nos vies ? En recevant
les sacrements. Par les sacrements, Jésus vivant, ressuscité, se donne à nous et vient nous sauver. Chaque sacrement nous fait participer à cette Victoire de Jésus. Chaque sacrement reçu nous fait vivre, nous rend participant de ce mystère de la mort et de la résurrection du Christ.

Voilà notre foi, voilà notre joie : En Jésus, avec Lui, la Victoire est acquise,
elle est déjà là !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

L’amour appelle l’amour

Nous entrons dans cette grande semaine sainte, qui est au cœur de notre année liturgique et de notre foi. En effet, cette semaine nous fait revivre à la suite de Jésus, les évènements qui ont marqué ses derniers jours : son entrée à Jérusalem, le complot des pharisiens, son dernier repas, ses dernières paroles, son agonie, sa passion, sa mort sur la croix… et sa résurrection au matin de Pâques.

Il n’y a pas de moment plus propice pour raviver notre foi que cette semaine sainte. En suivant les offices, en revivant ces évènements, nous comprenons avec l’intelligence et le cœur, ce que Dieu a fait pour nous, le prix que nous avons à ses yeux : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » avait expliqué Jésus. Il passe à l’acte, et nous aime jusqu’au bout. Comment pourrions-nous rester tièdes face à ce qu’Il a fait pour nous ?

La Semaine Sainte nous permet de reprendre conscience de cela, mais pas seulement : l’amour appelle l’amour ! Le dernier cri de Jésus sur la croix « J’ai soif ! » nous rappelle que le Seigneur a soif que nous répondions à son amour. Que nous comprenions ce qu’Il a fait pour nous. Que nous ne passions pas à côté. Notre fidélité aux sacrements, nos communions et nos confessions, notre charité en actes, notre prière… tout cela vient le consoler, et faire sa joie : puisqu’Il nous a tant aimé, nous aussi, nous l’aimerons de notre mieux et ferons de notre vie une action de grâce perpétuelle !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Un carême pour l’Eglise

Depuis ce jeudi 28 février à 20H, l’Eglise est entrée dans un temps particulier : le siège de Pierre est vacant. Les cardinaux vont se réunir, travailler, prier puis entrer en conclave. A eux la charge redoutable d’élire le successeur de Benoît XVI.

Tout cela doit éclairer et marquer notre façon de vivre ces prochaines semaines de carême. Nous sommes partie prenante de ces événements. Notre prière participe mystérieusement mais réellement au choix du prochain pape. En invoquant l’Esprit Saint pour qu’Il éclaire les cardinaux, en priant déjà pour celui qui sera choisi, en nous préparant à l’accueillir avec la même confiance et la même fidélité que tous ses prédécesseurs, nous tenons notre place dans la grande famille qu’est l’Eglise.

Au delà des pronostics, des commentaires plus ou moins ajustés des journalistes ou des « spécialistes » autoproclamés du Vatican, que nous n’allons pas manquer d’entendre en boucle, vivons ces prochains jours dans la foi et le recueillement. Le Seigneur Jésus est le vrai chef de l’Eglise, le pape est son vicaire. Nous changeons de vicaire, mais pas de chef ! Voilà le fondement de notre confiance, et de notre paix intérieure : la promesse de Jésus faite à son Eglise : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».

Père Pierre-Hervé Grosjean +

 

Merci Très Saint Père !

« La réconciliation qui nous est offerte s’est faite au prix le plus fort, celui de la croix dressée sur le Golgotha, sur laquelle a été suspendu le Fils de Dieu fait homme. Dans cette plongée de Dieu au cœur de la souffrance humaine et dans l’abîme du mal se trouve la racine de notre justification. Le « revenez à Dieu de tout votre cœur » de notre chemin de Carême passe par la Croix, à la suite du Christ sur la route qui conduit au Calvaire, au don total de soi. C’est un chemin sur lequel il faut apprendre chaque jour à sortir toujours plus de notre égoïsme et de nos fermetures, pour faire place à Dieu qui ouvre et transforme le cœur. Et saint Paul rappelle comment l’annonce de la Croix résonne pour nous grâce à la prédication de la Parole, dont l’Apôtre lui-même est l’ambassadeur ; c’est un appel qui nous est lancé pour que ce chemin de Carême soit marqué par une écoute plus attentive et assidue de la Parole de Dieu, lumière qui illumine nos pas (…)

Chers frères et sœurs, commençons l’itinéraire du Carême, confiants et joyeux. Que l’invitation à la conversion, à « retourner à Dieu de tout notre cœur » résonne fortement en nous, dans l’accueil de sa grâce qui fait de nous des hommes nouveaux, l’accueil de cette surprenante nouveauté qui est la participation à la vie même de Jésus. Que personne d’entre nous ne reste sourd à cet appel qui nous est encore adressé à travers l’austère rite des cendres qui vont nous être imposées dans quelques instants. Que la Vierge Marie, Mère de l’Église et modèle de tout disciple authentique du Seigneur, nous accompagne dans cette démarche.»

Dernière Homélie de Benoît XVI pour les Cendres, 13 février 2013

Face à l’échec

Ce matin là, Jésus retrouve les apôtres en situation d’échec. Ils ont peiné toute la nuit, sans prendre aucun poisson. Ils sont découragés, et en proie au doute. Cette expérience, sans doute l’avons nous tous vécue d’une façon ou d’une autre, quel que soit notre âge, dans des domaines très variés : professionnel, affectif, spirituel, humain, sportif, etc… Ce que Jésus leur dit alors pourrait nous éclairer :

« Avance au large ! »

Sois libre ! Ne te considère pas prisonnier de tes erreurs, de tes échecs. Reconnais-les, pour mieux les dépasser en choisissant d’avancer. Le Seigneur vient nous libérer du poids de nos fautes, de nos fragilités, de nos pauvretés. Non en les effaçant, mais en nous rendant capables de les porter, pour mieux avancer avec.

« Jette tes filets »

Recommence, relève-toi, repars ! Comprends que c’est ta persévérance qui portera du fruit, ou plutôt que c’est ta persévérance – comme signe de ta confiance – que Dieu rendra féconde. Cultive un optimisme réaliste, et surtout une douce espérance.

« Sois sans crainte »

Ose confier cet échec au Seigneur, et laisse-toi aider par ceux qu’Il mettra sur ta route. Dieu sait ce que tu vaux,  Dieu ne te réduit pas à l’échec d’un instant, ou dans un domaine de ta vie. Dieu te rend capable. Ta mission continue, bien au-delà des échecs apparents et ponctuels.

La leçon de la pêche miraculeuse, c’est qu’un échec confié au Seigneur peut se transformer en victoire imprévue !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

« S’il me manque l’amour, je ne suis rien. »

Nous entendons souvent cet hymne à la charité de Saint Paul lors des célébrations de mariage. Effectivement, il serait bien difficile de trouver une plus belle description de l’amour que celle que donne Saint Paul : « L’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas… »

Nous entendons moins ce qui précède : l’avertissement de Saint Paul à ceux qui pourraient s’enorgueillir de leur vie spirituelle ou de leurs bonnes actions. A eux, à nous tous, à lui-même qui a tant fait, l’apôtre rappelle : « s’il me manque l’amour, je ne suis rien ».

Cela peut nous faire réfléchir sur trois points :

–      comment améliorer notre pureté d’intention ? Il ne s’agit pas seulement de faire des choses bien, ou d’éviter le mal. Mais d’agir par amour. C’est l’amour qui va donner du prix aux petites fidélités du quotidien.

–      « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » dit St Jean de la Croix. Au fond, quels que soient mes faiblesses, mes fautes, mes combats, mes fragilités, il y a une chose que je peux toujours encore faire : aimer mon prochain, vouloir son bien, prier pour lui, le servir. Et c’est le meilleur moyen de réparer mes fautes.

–      « Aime et fais ce que tu veux » Saint Augustin est audacieux en écrivant cela. Il nous fait comprendre qu’un amour authentique du Seigneur nous poussera forcément à vouloir ce qu’Il désire pour nous. Si j’aime le Seigneur, j’aime ce qu’il me demande. Ma boussole intérieure est sur le bon cap, je peux donc librement me donner à ce que je me sens appelé à vivre.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

L’unité dans la diversité

La première lettre de Saint Paul aux Corinthiens entendue ce dimanche éclaire à la fois la semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui s’est achevée vendredi, la visite de notre évêque aujourd’hui, et notre vie paroissiale au quotidien.

Saint Paul nous parle en effet de la beauté de cette diversité observée dans l’Eglise, et de son utilité. Nous avons besoin des charismes de chacun, et chaque baptisé a une place, un rôle, une mission importante. Pas plus ou moins importante que le voisin… Une mission importante en elle-même. Parce que chacun est unique, et donc irremplaçable.

Saint Paul nous montre qu’il ne faut pas réfléchir en terme de pouvoirs, de droits à revendiquer, ou « d’égalité des droits », mais bien en terme d’égale dignité, et de complémentarité. Egal ne veut pas dire semblable.

Pour que cette diversité reste une richesse, il faut qu’elle se concilie avec l’unité. L’unité se fait autour de la foi, reçue et professée ensemble, et de l’obéissance à ceux qui ont reçu la mission de tenir le gouvernail et la boussole : le Pape, nos évêques et ceux qui les assistent. L’obéissance n’est pas au détriment de la diversité, mais la rend possible : sans obéissance, ni principe unificateur, la diversité dérive vers l’individualisme : chacun décide dans son coin, selon sa sensibilité, et finalement, la loi du plus fort s’impose à tous. L’obéissance nous libère de cette tentation, et nous permet de suivre ensemble, tels que nous sommes, le même Bon Pasteur.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

La confiance de Marie à Cana

Dans ce beau récit que nous connaissons bien, nous pouvons nous attarder sur le rôle de Marie, pour mieux se mettre à son école.

 

Marie est attentive, comme peut l’être une mère, aux soucis de ses enfants. Pleine d’attention aux uns et aux autres, même dans les petites choses, elle a remarqué qu’il manquait du vin. Les noces, à l’époque de Jésus, duraient plusieurs jours. La fête risquait de s’interrompre, provoquant la déception de tous et la honte des jeunes époux.

 

Marie n’adresse pas une véritable demande à Jésus. Elle dit simplement : « Ils n’ont pas de vin ». Elle ne demande pas une chose précise, et encore moins que Jésus exerce son pouvoir, accomplisse un miracle, produise du vin. Elle confie simplement le fait à Jésus et Lui laisse la décision sur la façon de réagir. Marie remet tout au jugement du Seigneur, et invite les serviteurs à la même docilité : « Faites tout ce qu’Il vous dira ».

 

Ainsi, elle nous enseigne à prier: ne pas vouloir affirmer face à Dieu notre volonté et nos désirs,  ni exiger qu’ils se réalisent, aussi importants et raisonnables qu’ils puissent nous sembler; mais les présenter devant Lui et le laisser décider de ce qu’il veut faire. De Marie, nous apprenons la bonté prête à aider, mais également l’humilité et la générosité d’accepter la volonté de Dieu, en ayant confiance en Lui, certains que sa réponse, quelle qu’elle soit, servira notre bien véritable.

Père Pierre-Hervé Grosjean +