Les éditos du Curé

Bienheureux les grands pécheurs… pardonnés !

 

Simon le pharisien se souviendra longtemps de cette leçon d’amour… Lui qui croyait être un homme bien parce qu’il recevait Jésus chez lui. Forcément cette femme de mauvaise vie – comme on dit avec pudeur – qui arrive en pleurs, et s’accroche à Jésus, bouscule un peu le bon déroulé du dîner. Mais que Jésus la donne en exemple, pour regretter la tiédeur de son hôte … là, ce fut sans doute plus difficile à encaisser.

Soyons clairs : Jésus aime autant l’un que l’autre. Il nous aime chacun, de façon inconditionnelle et infinie. Mais Jésus se plaint de ne pas sentir, derrière la rectitude morale de Simon, un amour ardent. Peut être parce que Simon n’a pas conscience de ce qu’il a reçu, de ce qu’il doit au Seigneur. Lui aussi est un pécheur pardonné et aimé. Le reconnaît-il ? Cette femme aux péchés si visibles que nul ne pouvait les ignorer, surtout pas elle, savait tout ce qu’elle devait du coup à la miséricorde de Dieu. Elle était pour toujours reconnaissante à Jésus, qui avait su voir sa soif d’aimer, au delà de ses misères.

Que nos péchés soient visibles ou pas aux yeux des hommes, nous avons tous en commun d’avoir besoin d’être sauvés, pardonnés, et aimés. Bienheureux ceux qui le reconnaissent et savent en tirer un plus grand amour pour Jésus…

 

Père Pierre-Hervé Grosjean +

PRIERE, PARDON, PARTAGE

 

Nous prions plus spécialement, au cours de la messe de ce dimanche, pour les couples qui fêtent un anniversaire de mariage. C’est l’occasion de rendre grâce bien sûr !  Mais aussi de se confier plus que jamais au Seigneur. Si la vie nous apprend au moins une chose, c’est que nous sommes fragiles, exposés aux tempêtes, et que la fidélité que nous voulons vivre n’est jamais acquise une fois pour toute. Nous avons besoin de la nourrir, de la fortifier à la fois par nos efforts, mais aussi en laissant Dieu nous en rendre capables.

 

Je vous propose une triple résolution, à reprendre sans cesse, et qui porte du fruit :

 

–          Prière : prendre ne serait-ce qu’une minute en couple pour prier chaque soir le Seigneur, et lui confier votre couple.

–          Pardon : décider de ne jamais s’endormir sans avoir demandé pardon à son conjoint si cela était nécessaire.

–          Partage : cultiver la joie du don, la capacité d’émerveillement devant l’amour donné de son conjoint. Savoir ou apprendre à le dire, et à se dire « merci ».

 

N’oublions pas de prier aussi pour tous les couples qui peinent, et ceux qui sont séparés. Que le Seigneur soit leur force et leur réconfort !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

« Ceci est mon corps »

Voici la parole du Christ, portant le pain entre ses mains. C’est une parole dite pour la première fois il y a près de 2000 ans, au soir du Jeudi Saint. C’est la même parole redite par le Christ, utilisant la voix et les mains du prêtre, à chaque messe depuis ce soir là. Et à chaque messe, se réalise le même miracle, le grand mystère : le Ciel et la terre se rejoignent, le sacrifice de la Croix est réactualisé, Jésus se donne pour nous, Il se rend présent. Il est là.

 

« Et moi, je serai avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps » avait promis Jésus. Cette promesse est réalisée. Pas symboliquement. Pas seulement spirituellement. Mais réellement. Concrètement. Au cœur de la ville, dans le chœur de cette église, dans ce tabernacle qui m’attend, la petite flamme rouge m’indique qu’Il est là. Pour moi. Dans ce bel ostensoir, Il se donne à contempler, et me regarde longuement. Entre les mains du prêtre, Il se rend présent, et se laisse recevoir.

 

En rendant grâce pour les enfants qui vont communier au Corps du Christ pour la première fois, renouvelons tous notre foi en la Présence réelle du Christ en son eucharistie, et prenons le temps de le visiter, de le recevoir, de l’adorer.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Professer sa foi

De nombreux jeunes vont ces jours-ci professer publiquement leur foi au cours de la messe.
Nous le faisons, de façon moins solennelle, chaque dimanche, en récitant le credo.
Tout cela nous amène à :

 

–          rendre grâce pour cette foi que nous avons reçue. C’est d’abord un don de Dieu, qui s’est
révélé à nous, et nous a rendu capables de croire, de nous ouvrir à sa Présence. C’est aussi un don
de l’Eglise, qui nous enseigne la foi véritable et nous transmet la Parole de Dieu. C’est enfin un don
des générations passées, qui ont été fidèles à transmettre ce trésor de la foi pour qu’il nous parvienne.

 

–          Prendre conscience de la nécessité d’approfondir sa foi. Il s’agit de la nourrir par les sacrements
et la prière, mais aussi de la charpenter et de lui permettre de se déployer, par l’étude et par la
formation continue. Celle-ci ne peut se réduire à l’écoute même attentive du sermon dominical !
Il faut se remettre à lire…

 

–          Comprendre combien cette foi nous engage. Elle est un choix à poser chaque jour avec
persévérance, au delà du ressenti. Elle nous rend responsables, vis à vis des générations à venir.
Notre fidélité permettra la leur. Elle doit s’incarner dans un amour en actes du Seigneur et de
nos frères. Une foi qui n’agit pas, dit St Jacques dans sa lettre, est une foi morte.

 

« Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Notre foi, parfois tremblante, parfois forte,
parfois mêlée de doute ou fragile, parfois lumineuse et rayonnante, notre foi est précieuse au
cœur de Dieu !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Pentecôte : Et vous, quel don du Saint-Esprit demanderez-vous ?

Beaucoup de chrétiens n’ont pas l’habitude de prier l’Esprit Saint comme une personne de la Trinité. Nous restons souvent un peu évasifs quand on nous demande de l’évoquer. Pourtant, si Jésus nous a annoncé et promis sa venue, c’est bien que son action est indispensable.

 

Nous sommes enfants du Père. Jésus est venu nous le révéler, et nous réconcilier avec le Père. Mais pour comprendre cela, et pour nous rendre capables de vivre en enfant de Dieu, l’Esprit Saint nous est donné.

 

L’Eglise nous enseigne les 7 dons du Saint Esprit. Pourquoi ne pas prendre le temps, et de les réapprendre, et de méditer sur celui ou ceux dont nous avons aujourd’hui le plus besoin ? Cela nous permettrait de discerner combien l’action du Saint Esprit peut être concrète dans notre vie quotidienne, si nous y sommes dociles.

 

Don de Sagesse, de Science, de Conseil, d’Intelligence, de Force, de Crainte (amoureuse !) de Dieu, de Piété : je vous laisse les redécouvrir et les demander, à la suite des Apôtres, pour toujours mieux vivre en enfants de Dieu.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

« La charité pour tous » : notre identité.

« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Ce commandement du Seigneur, livré au cœur de son « testament » du jeudi saint, vient éclairer notre façon de vivre ces instants troublés. Notre pays est aujourd’hui bien loin d’être apaisé. Il est même profondément divisé. Et cela ne semble pas devoir s’arranger. La crise sociale et économique est profonde. La crise du sens et des valeurs l’est encore plus.

Face à cela, quelle est l’attitude juste pour le chrétien ? Il doit résister à mon avis à deux tentations : se désintéresser de ce monde, considérant que « tout est foutu ». C’est la tentation de l’exil, non pas en Belgique ( !), mais dans une mentalité de ghetto, de citadelle assiégée, au fond, de découragement. L’autre tentation pour le chrétien serait de se jeter dans la bataille en oubliant qui il est : il ne peut livrer bataille sans discernement sur les moyens employés, ni sur les intentions qui l’animent. Il reste chrétien jusqu’au bout.

Quel sera le critère principal ? A quoi reconnaît-on le chrétien ? La charité. Si celle-ci demeure, vis à vis de tous, c’est bon signe ! On ne lutte pas contre des personnes, mais contre des idéologies. Le Christ, y compris dans sa Passion, n’a jamais cessé d’aimer. Jusqu’à aimer ceux qui l’assassinaient. « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… ». Cette charité n’empêche pas l’action, elle l’anime, lui donne une âme, et l’accompagne. C’est dans les temps de trouble, que ce commandement prend toute sa force et sa beauté. Et particulièrement ce « comme » si exigeant… mais source de toute victoire durable !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Le Bon Pasteur

L’Eglise nous invite à méditer la figure du Bon Pasteur.

 

Modèle pour tout chef de famille, chef scout, tout gouvernant, toute autorité, tout supérieur à qui d’autres ont été confiés. Apprendre à connaître ceux dont on a la charge pour les aimer. Les aimer pour les conduire. On a besoin de se sentir reconnu pour suivre celui qui tient le cap. Comment ne pas comprendre qu’au-delà même du projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, c’est le déni, le mépris de nos gouvernants, la violence que porte ce déni, qui nourrit notre incompréhension et aujourd’hui, je le dis, notre colère.

 

Modèle pour tout prêtre aussi et surtout, appelé à être l’icône de ce Bon Pasteur pour ses paroissiens, et ceux qui lui sont confiés, tout en restant lui même une brebis de ce Bon Pasteur. Au cœur du prêtre : ce souci de la vie éternelle, du salut des âmes. « Mes brebis, je leur donne la Vie éternelle » dit Jésus. Le prêtre voudrait tellement qu’aucune ne passe à côté de ce don de Dieu, qu’il offre sa vie et se consacre à cette mission. Du baptistère à la tombe, il accompagne, encourage, relève, bénit, consacre, nourrit et fait grandir les brebis. A la suite du Bon Pasteur, il donne sa vie pour qu’elles aient la Vie. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie. Je peux vous dire aussi aujourd’hui qu’il n’y a pas de plus grande joie non plus ! Heureux plus que jamais d’être prêtre pour vous… et plein d’espérance que d’autres se lèvent et se donnent à leur tour !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Pierre, m’aimes-tu ?

Ce dialogue avec Pierre nous révèle toute la Miséricorde de Jésus.
Non seulement le Christ n’enfonce pas son apôtre qui pourtant l’a renié. Non seulement Il ne le condamne pas. Mais Il lui a même déjà pardonné, dans cet échange de regard si douloureux après le chant du coq. Là, Il lui offre de réparer son triple reniement par un triple acte d’amour. Car on ne répare le mal qu’on a fait qu’en aimant encore plus. Il va encore plus loin : Jésus confirme Pierre dans sa vocation : Il le re-choisit comme chef des apôtres, gardien de ses frères !

 

Etonnant ! On aurait pu imaginer que Jésus, bien qu’ayant pardonné
à Pierre, lui préfère désormais Jean, resté fidèle jusqu’au bout, pour conduire l’Eglise… Jésus ne reprend pourtant pas ce qu’Il a donné : Il garde Pierre, sans doute parce que Pierre désormais a compris l’essentiel : il ne pourra être fidèle à sa mission qu’en s’appuyant sur Dieu. Il était certes généreux, plein d’idéal, mais trop sûr de sa propre force. Il a fait l’expérience de sa fragilité, il a découvert qu’il pouvait – même lui – renier. Il a accepté d’avoir besoin de Dieu, de sa miséricorde. Désormais, il sera fort de la force de Dieu.

 

Jésus, en choisissant Pierre comme premier Pape, nous offre une bonne nouvelle : Dieu se plaît à agir à travers notre faiblesse, pour autant que nous acceptions sa Miséricorde.

 

Père Pierre-Hervé Grosjean +

La Résurrection porte du fruit…

La Paix

« La Paix soit avec vous ». Premières paroles de Jésus ressuscité à ses apôtres. Bienheureux ceux qui acceptent de recevoir cette paix du Christ: elle est le premier don, le premier fruit de la Résurrection : notre cœur peut demeurer dans la paix, car le Christ a vaincu le Mal et la mort. Le geste de paix échangé à la messe le souligne. Il doit rester une prière : nous nous faisons serviteurs de cette paix, que nous souhaitons à notre voisin.

 

La rémission des péchés

« Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis… » En ce Dimanche de la Miséricorde, comment ne pas bénir le Seigneur d’avoir institué le sacrement du pardon, et d’avoir rendu les prêtres capables de transmettre ce pardon de Dieu ? Dieu donne à des pauvres le pouvoir de nous rendre saints !

 

La Foi

« Bienheureux ceux qui croient… » La foi est, en même temps, un don de Dieu et une décision de notre part, en réponse à ce don : choisir de faire confiance à Celui qui parle à notre cœur, mais aussi aux témoignages des apôtres et de l’Eglise. Celui qui est mort pour nous est vraiment le Fils de Dieu, vivant pour toujours ! Que ce temps de Pâques nous offre de raviver notre foi, et d’en témoigner toujours plus joyeusement !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Jour de Victoire !

Pâques, pour nous chrétiens, est le jour de la Victoire.

Victoire du Christ sur la mort, qui rend possible notre propre résurrection.
La mort n’aura pas le dernier mot dans nos vies.

Victoire du Christ sur le Mal, qui rend possible notre propre pardon.
Nos péchés n’auront pas le dernier mot dans nos vies.

Victoire du Christ sur la Souffrance, morale et physique, qui rend possible notre propre Espérance. Nos épreuves n’auront pas le dernier mot dans nos vies.

Cette Victoire est acquise pour toujours. C’est le fondement de notre joie !

Depuis 2000 ans, elle fonde la vie et la foi des chrétiens. Beaucoup sont morts pour en témoigner. Tant d’autres ont consacré leur vie à l’annoncer.

Et nous ?

Cette Victoire, acquise une fois pour toute, doit maintenant marquer nos vies. Laisserons-nous le Christ être victorieux en nous, de nos épreuves, de nos doutes, de notre péché ? Laisserons-nous le Christ victorieux nous sauver ?

Comment faire pour que Pâques porte du fruit dans nos vies ? En recevant
les sacrements. Par les sacrements, Jésus vivant, ressuscité, se donne à nous et vient nous sauver. Chaque sacrement nous fait participer à cette Victoire de Jésus. Chaque sacrement reçu nous fait vivre, nous rend participant de ce mystère de la mort et de la résurrection du Christ.

Voilà notre foi, voilà notre joie : En Jésus, avec Lui, la Victoire est acquise,
elle est déjà là !

Père Pierre-Hervé Grosjean +