Les éditos du Curé

Servir le respect de la vie.

Lundi, sera proposée à l’assemblée une modification de la loi sur l’avortement, pour effacer la mention « situation de détresse », dans le but de faire de l’IVG une opération « comme une autre » afin de n’effrayer personne.  Plutôt que d’accompagner la souffrance des femmes qui ont vécu une IVG, ou d’aider celles qui voudraient garder leur enfant mais sont confrontées à des difficultés psychologiques, affectives, ou économiques, on poursuit la banalisation d’un acte qui concerne déjà 250.000 enfants par an, et blesse le cœur de tant de parents.  Ces jours-ci, l’instrumentalisation médiatique de cas douloureux se poursuit pour nous faire accepter peu à peu l’idée d’euthanasie, voire de suicide assisté.  Le Président a annoncé qu’une nouvelle loi serait présentée dans ce sens au parlement l’été prochain.

Un monde sans Dieu est un monde sans espérance. L’homme sans Dieu se retrouve si seul devant le mystère de la vie et celui de la mort. La tentation de toute puissance, nourrie par les progrès de la technique, se fait alors d’autant plus forte.

Nous devons, comme citoyens, nous impliquer dans le débat public, interpeller nos élus, militer pour le respect  de la vie. Mais cela ne suffira jamais. Il nous faut aussi, en chrétiens, redonner cette espérance à nos frères et sœurs, cette espérance qui fait accueillir la vie comme un don, et voir en elle la beauté et la dignité que Dieu lui donne, au-delà de toutes les fragilités. Cette espérance qui nous dit que toute vie aura sa fécondité et son utilité. Cette espérance qui nous assure que notre vie, même diminuée ou blessée, est précieuse aux yeux de Dieu. Autour de nous, accompagner, encourager, aimer jusqu’au bout pour révéler à chacun sa dignité, et lui donner cette « petite espérance » qui fait vivre : voilà notre mission.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

L’année Saint Louis.

 

Ce dimanche, toutes les paroisses de notre diocèse entrent dans « l’année Saint Louis ». Cette année jubilaire a été voulue par notre évêque pour commémorer le 8ème centenaire du baptême de Saint Louis à Poissy. Ce roi disait lui-même :  « c’est en la cité de Poissy que j’ai reçu la grâce du saint baptême, laquelle chose je tiens sans comparaison [comme] le plus grand don de Dieu ». La date et le lieu de son baptême comptaient plus à ses yeux que le reste, au point qu’il signait souvent ses lettres « Louis de Poissy ».  Roi de France, il aimait encore plus le titre « d’enfant de Dieu » que nous partageons avec lui. Cette année nous est donnée pour raviver en nous la grâce de notre baptême. Nous irons en paroisse le 25 mai vivre la démarche jubilaire à la Collégiale de Poissy, et nous mettre sous la protection de Saint Louis, patron de notre diocèse.
Dès maintenant, demandons la grâce que nos actes et nos paroles révèlent à tous ce que nous sommes : enfants de Dieu, filles et fils bien-aimés du Père.

Père Pierre-Hervé Grosjean+

Saint et Joyeux Noël

Ces quelques lignes, chers paroissiens, pour vous souhaiter un saint et joyeux Noël. L’Enfant de la crèche vient éclairer nos vies de sa douce clarté, les ténèbres reculent, un sauveur nous est donné. Il ne nous sera plus jamais enlevé, « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » nous promet-Il. Voilà ce qui fait notre joie ces jours-ci : Dieu proche de nous, « Dieu présent dans toute vie, même la plus abîmée » comme le rappelait récemment le Pape François. Votre vie est précieuse, Dieu est venu la visiter ! Les épreuves n’en sont pas supprimées, mais vous n’êtes plus seul pour les traverser. Et vous recevez la promesse qu’elles n’auront pas le dernier mot.

Est-ce un hasard ? A l’heure de fêter Dieu qui vient rejoindre la fragilité de nos vies, le débat sur l’euthanasie est relancé de plus belle, avec les mêmes mensonges : changement de vocabulaire, manipulation par les sondages, instrumentalisation de l’émotion… Comment pourrions-nous accepter que notre société érige le suicide assisté en solution ? Ni acharnement thérapeutique, ni euthanasie : mais ensemble luttons contre la souffrance, entourons les malades ou les personnes en fin de vie, accompagnons-les jusqu’au bout. Que nul ne vive sa fin de vie isolé, sans se sentir aimé et entouré. Voilà ce qui serait le vrai progrès ! « Quand on ne peut plus donner des jours à la vie, il faut donner de la vie aux jours » (Pr. Bernard). Que l’Enfant Dieu nous y aide, et nous comble de sa Joie, pour mieux offrir au monde, et à ceux qui souffrent en particulier, cette douce Espérance de Noël.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Patience et Endurance…

Il en a fallu au peuple élu pour attendre et préparer la venue du Messie, de génération en génération… Tout l’Ancien Testament témoigne de cette persévérance à espérer, de cette lutte pour rester fidèle dans l’attente, de ces tentations au découragement, à la résignation. Rappelons-nous cette récrimination du peuple lors de la fuite d’Egypte : certains préféraient retourner en arrière, même comme esclaves, plutôt qu’endurer cette marche interminable et dangereuse vers la terre promise.

Patience et endurance… il en a fallu à St Jean-Baptiste, au fond de sa prison. Il avait annoncé le sauveur, désigné le Messie. Les foules qui le suivaient se sont mises à suivre Jésus, et lui a connu l’isolement en prison. Pire : le voici en proie au doute, comme s’il entrait dans la nuit de la foi : « Es-tu vraiment Celui qui doit venir ? ». Le combat de la foi n’est jamais acquis une fois pour toute. Il demande beaucoup d’endurance, surtout quand l’épreuve s’annonce. La puissance de Dieu semble tarder à se manifester.

Patience et endurance… il en faut à l’Eglise tout au long de son pèlerinage sur la terre, pour attendre le retour du Christ dans sa gloire. La messe est célébrée « jusqu’à ce qu’Il revienne » pour fortifier notre persévérance. Pourquoi se fait-il attendre ? Tant de mal, tant de souffrances, tant d’injustices à vaincre définitivement !

« Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! » dit Jésus. Heureux celui en effet que ce temps d’attente n’aura pas découragé, ni fait tomber dans le doute, mais qui aura persévéré humblement dans la confiance. Il sera prêt à accueillir le Maître à son retour.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Convertissez-vous !

Le thème de ce deuxième dimanche de l’Avent est assurément celui de la conversion. C’est l’occasion de revenir sur les deux sens que ce mot peut avoir.

Il signifie d’une part un changement de religion. Comme Isaïe le laisse entendre, Saint Paul nous explique que le salut apporté par le Christ est offert à tous, non seulement aux juifs mais aussi aux nations païennes. Voilà pourquoi l’Eglise n’a jamais renoncé à évangéliser. Le respect de la démarche spirituelle des croyants d’autres religions ne doit pas nous faire renoncer à espérer et à œuvrer à leur conversion.
Si le Christ est LE chemin, LA vérité et LA vie, et non un chemin parmi d’autres, alors nous voulons que tous le connaissent.

La conversion, c’est aussi bien sûr cette démarche qui consiste à se détourner de nos péchés pour accueillir le salut offert par Jésus. St Jean-Baptiste nous y encourage de façon pressente, et le temps de l’Avent nous est offert pour cela. Cette conversion là n’est jamais terminée. L’adage dit « choisir, c’est renoncer ». Nous faisons l’expérience qu’effectivement, choisir le Christ nous entraîne à renoncer au mal, pour que notre «oui soit un vrai oui ». L’Enfant de la crèche saura nous transmettre sa joie, premier fruit de notre conversion.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Réveil !

« Frères, vous le savez : c’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil » C’est par ces mots que Saint Paul s’adresse aux premiers chrétiens de Rome pour les exhorter à retrouver une foi vivante et une conduite sainte. Remarquons que les premiers chrétiens connaissaient déjà cette difficulté de la vie spirituelle qu’est la tiédeur de l’âme ! Cette habitude au péché qui nous fait justifier notre médiocrité spirituelle, sous prétexte que d’autres font bien pire !  Cette habitude est l’ennemi de l’amour comme de la foi. Elle endort notre âme, sape notre résistance à la tentation, attiédit notre amour, étouffe peu à peu notre désir de sainteté – qu’on finit par juger comme un idéal excessif ou irréalisable ! L’Eglise nous offre ce temps de l’Avent pour nous ressaisir et raviver en nous la foi, l’espérance et la charité. Le Seigneur lui-même veut nous y aider, et nous en donner la grâce, si nous vivons de notre mieux ce temps. L’enjeu n’est pas mineur, si l’on en croit Jésus Lui-même : « Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Comme tout temps d’attente, que l’Avent nous fasse désirer et aimer d’avantage Celui qui vient !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Le Roi crucifié – Régner, c’est servir.

Comme elle dût raisonner douloureusement aux oreilles de Jésus, cette provocation : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! ». Ultime tentation sournoise du démon : Si Jésus s’était sauvé lui-même, en descendant de la croix, il aurait certes ébloui toute l’assistance par ce prodige, il aurait peut-être convaincu ce tortionnaire, mais il n’aurait pas sauvé le monde, en commençant par ce bon larron… Il a aimé jusqu’au bout, pour pouvoir régner en tous. La toute puissance de ce Roi ne s’est pas révélée par la force brutale, mais par le pardon : sa victoire sur le mal est acquise ce jour-là, parce qu’il a aimé, donné et pardonné jusqu’au bout ; c’est bien Lui qui a eu le dernier mot.

 

Soyons clairs : Jésus est Roi, pleinement Roi, de l’Univers. Le Fils de Dieu est infiniment plus Roi que n’importe quel souverain de la Terre. Son autorité s’étend sur toute la création : le vent, la mer lui obéissent… jusqu’aux démons ! Toute créature lui est soumise. Nos vies elles-mêmes sont entre ses mains. Il est notre Roi, notre chef, notre berger. Mais Jésus révèle sa puissance bien différemment des princes de ce monde : pour Lui, régner, c’est servir. Ce n’est pas être servi, ni « se sauver soi-même ». Régner, c’est  aimer et servir jusqu’à donner sa vie pour sauver… Voilà sur quoi méditer pour tous ceux parmi nous qui exercent ou exerceront une autorité, quelle qu’elle soit…

Père Pierre-Hervé Grosjean +

« Travailleurs, travailleuses… »

 

Alors que l’évangile nous parle de la fin des temps, Saint Paul nous met en garde contre la tentation de l’attendre sans rien faire. Dans la vie humaine et spirituelle, la paresse ou l’oisiveté font des ravages. C’est une des raisons pour laquelle nous avons à travailler, et à apprendre à durer dans l’effort.

Notre travail, à la maison ou au bureau, professionnel ou bénévole, notre recherche de travail ou nos études, tout cela a du prix aux yeux de Dieu, qui s’est fait en Jésus – ne l’oublions pas – artisan. Il nous a confié la création, pour la poursuivre et améliorer ce monde. Il nous a confié nos talents pour servir ceux qui nous sont ou seront confiés. La paresse, en ce sens, serait un manque de charité vis-à-vis de ceux qui ont besoin que nous donnions le meilleur de nous-mêmes.

Ce travail, même s’il revêt forcément une dimension de pénibilité, héritée du péché originel, est en même temps un lieu de croissance. C’est un des enjeux pour ceux qui exercent des responsabilités en entreprise : permettre à leurs salariés, à leurs équipes, de pouvoir s’améliorer et grandir à travers le travail confié. En ce sens, le travail est au service de l’homme.

Enfin, notre compétence professionnelle sera bien souvent ce qui permettra à notre témoignage chrétien de porter du fruit, voire même qui l’autorisera. Une fois reconnus comme étant compétents, notre parole sera écoutée.

 

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Le chrétien peut-il être patriote ?

Ce lundi 11 novembre, notre pays honore la mémoire de ses fils, morts en le servant. Il est bon que les chrétiens fassent leur ce devoir de mémoire. Tout simplement parce que nous sommes aussi filles et fils de France. L’Eglise nous invite à une certaine piété filiale vis-à-vis de notre pays : « l’amour et le service de la patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité » dit le Catéchisme au n°2239. Mais le chrétien n’est-il pas d’abord « citoyen des Cieux » ? Ne doit-il pas avoir un amour « universel », au-delà des frontières ? L’un n’exclut pas l’autre : « L’universalité, dimension essentielle dans le peuple de Dieu, ne s’oppose pas au patriotisme et n’entre pas en conflit avec lui, ce qui veut dire qu’aimer tous les hommes n’empêche ni ne crée de conflits de quelque façon que ce soit avec l’amour que nous devons à la patrie elle-même. Au contraire, il l’intègre en le renforçant par les valeurs qu’il possède, et particulièrement l’amour à sa propre patrie, si nécessaire jusqu’au sacrifice » C’est « la double condition du chrétien, non pas opposée mais complémentaire. En effet, il est membre de l’Eglise, laquelle est reflet et annonce de la Cité de Dieu, et il est à la fois citoyen d’une patrie terrestre, concrète, de laquelle il reçoit tout des richesses de langue et de culture, de tradition et d’histoire, de caractère et de façon de voir l’existence, les hommes et le monde. La paix vraiment durable doit être le fruit mûr de l’intégration réussie de patriotisme et d’universalité ». (Jean-Paul II)

Père Pierre-Hervé Grosjean +

TOUS SAINTS !

Au cœur des vacances, nous allons célébrer la fête de la Toussaint. Bien loin d’être la « fête des morts », la Toussaint est l’occasion pour toute l’Eglise de s’unir à la joie des saints, connus ou inconnus, qui sont désormais auprès de Dieu dans un bonheur parfait. Leur joie fait notre joie. Parmi ces bienheureux du Ciel, sans aucun doute se trouvent certains de nos proches, défunts déjà entrés dans la joie du Paradis. Quelle consolation de les espérer auprès de Dieu !

Cette fête de la Toussaint est aussi l’occasion de nous rappeler cette grande vérité : nous sommes faits pour voir Dieu, un jour, nous aussi. Nous sommes faits pour cette joie du face à face ! Un jour, nous Le verrons, et nous comprendrons… Cette vocation éclaire le sens de notre vie terrestre, et en fait un pèlerinage vers le Ciel.

Le 2 novembre, puis tout au long du mois de novembre, nous prions pour ceux de nos défunts qui ont encore besoin d’être purifiés pour goûter pleinement cette joie des sauvés. Les âmes du purgatoire vivent dans la paix cette ultime étape de leur pèlerinage, car elles savent qu’un grand amour les attend. Prions pour nos défunts ! Notre prière hâte leur entrée dans la Jérusalem Céleste ! N’est-ce pas la plus belle des charités que nous puissions leur offrir ?

Père Pierre-Hervé Grosjean +