Les éditos du Curé

Ces mots, ils sont ceux du Fils à son Père, comme le rapporte la Lettre aux Hébreux : « En entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes, ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté ! ». Jésus n’a pas reculé devant la mission inouïe donnée par son Père. Il a accepté de s’abaisser, de venir jusqu’à nous, de revêtir notre humanité pour la réconcilier avec son Père. Cet enfant de la Crèche, n’oublions jamais qu’Il est là pour donner sa vie 33 ans plus tard. Il vient pour cela. Pour nous aimer jusqu’au bout. Il n’a pas hésité. Quelle plus grande preuve d’amour Dieu pourrait-Il nous donner ?

Me voici, ce sont aussi les mots de la Vierge Marie. Elle aussi, en réponse à ce projet de Dieu, accepte sa mission. Elle participe à ce projet, elle se met au service de ce projet de réconciliation. Me voici, ce sont les mots des bergers venus adorer l’Enfant-Roi. Ils ont quitté la nuit pour venir à la lumière. Me voici, ce sont les mots des Rois Mages, à genoux devant ce petit qu’ils reconnaissent plus grand qu’eux ! Ils sont venus de loin pour rencontrer Dieu.

Me voici ! Ce sont les mots que nous sommes tous invités à prononcer, en priant devant la crèche. En contemplant le Fils de Dieu venir jusqu’à nous, en le voyant nous ouvrir les bras, nous comprenons qu’Il nous appelle à le suivre. Voulons-nous le rejoindre ? Lui faire confiance ? L’accueillir dans notre vie ? Nous laisser pardonner, réconcilier, sauver ? L’aider à sauver ce monde ? « Me voici »… dimanche après dimanche, jour après jour, ce sont les mots que Jésus espère de chacun de nous. Ce sont aussi les mots qui feront notre joie.

Saint et Joyeux Noël à chacun !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 20 décembre 2015

La question posée à St Jean-Baptiste résonne à nos oreilles… Quelle doit être notre attitude dans ce temps d’attente du Seigneur, au cœur des tempêtes de ce monde ?

La réponse du prophète est riche en enseignements. Sa première recommandation est d’aimer et de partager. Le don, en ouvrant notre cœur, le rend disponible à recevoir et donc à accueillir Jésus. La générosité rend le cœur large et grand. Quand le mal semble peser si lourd sur la marche du monde, il faut essayer d’y répondre en aimant davantage. Comme pour rétablir l’équilibre, et même prendre le dessus.

Sa deuxième recommandation est d’accomplir loyalement et fidèlement son devoir d’état. Il dit cela pourtant à un collecteur d’impôts, et à un soldat qui devait servir l’Empereur ou Hérode, ce qui n’est guère mieux… La venue du Sauveur n’est pas le soulèvement qu’espéraient certains. On n’est pas dans ce registre. La vraie révolution va se jouer dans les cœurs. L’attendre ne dispense du coup personne d’assurer son devoir, avec compétence et droiture. Cette fidélité dans les « petites » choses est la meilleure façon de se préparer à l’être dans les grandes. Cette fidélité du quotidien, au service du bien commun, est la plus juste pour se tenir prêts. Les chrétiens ne doivent pas déserter ce monde, ni désespérer de lui. Ils ne peuvent s’en désengager. Au cœur de ce monde en train de s’effondrer, fidèles à leur poste, ils annoncent la venue d’un Autre. Ils veillent, sentinelles dans la nuit, pour annoncer l’aurore du Salut, l’aube nouvelle…

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 13 décembre 2015

 

Au début de l’Avent, nous allons fêter l’Immaculée le 8 décembre.

C’est l’occasion de méditer la foi et l’espérance de cette jeune fille d’Israël. On l’oublie souvent, mais les temps étaient à cette époque aussi, bien troublés en Terre sainte. Le pays était sous occupation ennemie, les forces de César réprimaient avec violence tout espoir d’indépendance. Le jeune couple de Nazareth devra se plier au recensement malgré la fatigue de la route que celui-ci leur imposera. Le Messie libérateur semble alors bien loin au peuple élu. Quand viendra-t-il enfin Celui que l’on attend, de génération en génération ?

Au cœur de cette nuit, au cœur de ces troubles, Marie veille et prie. Les souffrances de son peuple viennent nourrir sa prière et son attente. Elle ne rêve pas de révoltes armées, mais d’un Prince de la Paix. Elle, l’Immaculée, pressent que le vrai combat se joue dans le cœur des hommes qu’elle voit si faibles et si blessés. Sa sainteté ne la sépare pas du monde, mais lui fait poser un regard de compassion sur ce monde. Quand l’ange vient la voir, elle est prête, à sa place, pour accomplir sa mission.

Ô Marie, donnez-nous de tenir fidèlement notre place dans ce monde, l’âme éveillée et ardente. Nous attendons nous aussi la venue du Sauveur, dans la gloire cette fois-ci. Avec votre aide, au cœur de la nuit, nous voulons être prêts pour l’aube qui vient !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 6 décembre 2015

Avez-vous remarqué qu’après un repas trop copieux et quelques verres de vin, on se sent lourd et fatigué. On a du mal à rester éveillé. Les lendemains de réveillon ne sont pas toujours très heureux, et les dimanches après-midi après les repas de fête pas toujours très glorieux !

Il en va de même pour notre âme. Jésus explique que les cœurs peuvent s’alourdir, trop-pleins de péchés ou des soucis de la vie. Notre âme a du mal alors à se tenir éveillée, prête à accueillir le Seigneur. C’est une forme d’endormissement de l’âme très dangereuse et très commune en même temps. Encombré, notre cœur est comme repu ou blasé. Il perd ce désir de Dieu, ce goût de la prière, et la force de se convertir. Il n’a plus envie. Tout effort spirituel lui coûte.

Reconnaissons que cela peut nous arriver. L’Eglise nous offre heureusement des temps liturgiques comme l’Avent ou le Carême pour nous réveiller. Il va s’agir de se libérer de ce trop-plein des choses de ce monde, pour retrouver un peu de place pour l’essentiel. La perspective de la visite du Seigneur – à Noël dans un mois, à la fin des temps peut être bientôt donc, mais dès maintenant dans les sacrements – nous encourage à nous désencombrer, à nous alléger, à nous recentrer sur Jésus. Prendre quelques heures de recollection, le temps d’une belle confession, un moment de prière même très simple chaque jour, une messe dans la semaine, le groupe de prière du mercredi … voilà autant de moyens efficaces pour retrouver un cœur libre, où l’Enfant Dieu pourra trouver de la place quand Il viendra.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 28 novembre 2015

Après le drame du 13 novembre, nous comprenons que notre pays a basculé dans des temps bien troublés. Au cœur de ces ténèbres, il va nous falloir être porteurs de cette Espérance dont le monde a besoin. Cette Espérance n’est en aucun cas une sorte d’optimisme béat, ni une passivité naïve, ni une fuite du réel. Notre Espérance nous assure que le Christ restera victorieux du mal. Qu’à la fin, Il règnera en tous. Et que notre engagement de chrétien au cœur de ce monde participe à cette victoire.

Les militaires, les policiers, les magistrats, les élus … sont directement impliqués dans la suite de ces attentats. Et nous ? « Faire ce que je dois, être à ce que je fais » : voilà ce qui est attendu de chacun. La fidélité à nos engagements, à notre devoir d’état, à notre mission est la meilleure façon de participer à redonner à notre pays la force et la grandeur dont il a besoin.

Notre évêque vient nous visiter cette semaine. Que chacun s’implique dans cette visite. Je compte sur les efforts de toute la paroisse pour vivre à 100% cette visite pastorale, dont nous sortirons fortifiés et renouvelés par les encouragements de notre chef et père dans la foi. Plus que jamais, nos villes auront besoin de communautés chrétiennes rayonnantes et missionnaires. C’est la mission que notre évêque vient nous confier. Soyons au rendez-vous !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

édito du 22 novembre 2015

Dans une semaine, commencera la visite pastorale de notre doyenné. Ce territoire rassemble les paroisses de Plaisir, Villepreux-Les Clayes, Bois d’Arcy, Fontenay et Saint-Cyr. Notre évêque Mgr Aumonier vient passer une semaine entière dans nos paroisses pour nous encourager dans nos projets, nos engagements, et notre vie paroissiale. Ce n’est pas une « inspection », mais bien la visite d’un père, qui veut connaître et encourager ses enfants à vivre dans la foi, l’espérance et la charité.

Je voudrais demander à chacun de vous d’entrer pleinement dans la logique de cette visite. Je voudrais que les paroissiens de toute génération s’impliquent dans cette visite. Nous pouvons vivre cette semaine comme un temps de mission paroissiale ou de retraite, dont nous sortirons affermis dans notre foi et renouvelés dans notre désir d’engagement. C’est une occasion rare, qui ne nous est donnée que tous les 10 ans…

Il y aura chaque jour des évènements pour certains (parents, bénévoles, animateurs d’aumônerie, communauté portugaise, catéchumènes, personnes malades, etc…) et des évènements pour tous. Qu’ils aient lieu ici à Saint Cyr, ou dans les paroisses voisines, je compte sur vous pour être au rendez-vous. Lisez bien le programme qui a été publié, invitez vos amis, mobilisez-vous. L’évêque vient à nous : à travers lui, nous accueillons le successeur des apôtres, le père qui nous est donné dans la foi pour nous guider et nous fortifier. Notre mobilisation à ses côtés sera la preuve de notre attachement filial et de notre sens de l’Eglise.

Je vous remercie déjà chacun des efforts que vous ferez pour faire de cette visite un temps de grâce pour notre paroisse et notre doyenné.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 15 novembre 2015

Qui est Dieu pour moi ? Cette question me vient après la lecture de l’évangile de ce dimanche. Je m’aperçois qu’il est bien facile de « gérer » notre relation à Dieu comme une relation parmi tant d’autres. Dieu est alors pensé comme un des éléments de mon plan de vie. Je pense Dieu en fonction de moi, de ce qui m’arrange. Je lui donne ce qu’il me reste de mon temps libre, en fonction de mes autres engagements. Je prends sur mon superflu, comme ces riches observés par Jésus dans le temple. La religion est une option que j’ai prise « en plus ». Je décide de la place qu’elle prend, du temps que je lui consacre. C’est « quelque chose en plus », que je peux augmenter ou limiter, et qui vient donner du sens à ma vie.

La foi, ce n’est pas ça. Vivre dans la foi, c’est croire que Dieu est premier, et que rien n’existe et n’a de valeur sans Lui. Nous existons que parce que nous avons été précédés par Dieu, aimés de Dieu. Dieu n’est pas un élément de mon plan de vie, mais je dois moi entrer dans le plan de Dieu. Ma relation à Dieu me précède. La foi ne vient pas « donner du sens » à ma vie. La foi vient me révéler la vérité sur le sens de ma vie. Ce sens me précède encore une fois. A moi de l’accueillir. Si je crois, alors toute ma vie, et tout de ma vie, dépend de Dieu.

« Dieu ou rien » comme le dit le Cardinal Sarah. Voilà la seule façon de comprendre l’obole de la veuve. Elle n’aime pas Dieu en fonction de ses conditions de vie, elle n’accomplit pas la loi selon le temps qu’il lui reste ou l’argent qu’elle a encore. Dieu est tout pour elle. Elle n’aime pas à moitié. Tout ou rien. Dieu ou rien. La foi – la confiance – ne peut être vécue à moitié.

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 8 novembre 2015

Tous les textes de ce dimanche nous font méditer la figure du Christ Serviteur, dans le mystère de l’incarnation et de la rédemption.

Jésus-Christ, Fils de Dieu, deuxième personne de la Trinité, Dieu de toute éternité, que ni le Ciel ni la Terre ne peuvent contenir, … « a traversé les cieux » et s’est fait homme. Contemplant les ravages causés par la chute du premier couple, et notre état de pécheur qui en résulte, Dieu n’est pas resté insensible. Il a voulu compatir : « souffrir avec » nous, et vaincre pour nous. Il a revêtu notre humanité si fragile pour nous habiller de sa sainteté. Il est venu « non pour être servi mais pour servir ».

Jésus à genoux devant moi pour me laver les pieds, c’est Dieu qui s’abaisse. Jésus petit enfant pour ne pas m’effrayer, c’est Dieu qui s’abaisse. Jésus penché sur les malades, les paralysés et les possédés, c’est Dieu qui s’abaisse. Jésus flagellé, à terre, épuisé, c’est Dieu qui s’abaisse. Jésus crucifié, c’est Dieu qui s’abaisse.

Que ne ferait-il pas pour me rejoindre ? Jésus présent en cette petite hostie consacrée, reçue si souvent de façon distraite, ou laissée seule au tabernacle de nos églises… c’est Dieu qui continue de s’abaisser. Jésus qui – à travers ses prêtres au confessionnal – continue de se charger de mes péchés ? C’est encore et toujours Dieu qui s’abaisse pour me rejoindre.

Pour quoi ? Pour me sauver. Tout est là. «  Pour se charger de nos fautes », « pour que nous obtenions miséricorde », « pour donner sa vie en rançon ». L’Ecriture est claire.

Tout cela ne peut rester sans réponse… Accepterons-nous de nous laisser vraiment rejoindre, aimer, pardonner… sauver ? « Si tu savais le Don de Dieu… »

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 18 octobre 2015

Toute l’histoire d’une vocation se trouve résumée dans ce petit verset d’évangile. Cette rencontre entre Jésus et le jeune homme riche est bouleversante. C’était le 13ème apôtre… Jésus – comme pour les 12 autres – lui a lancé cet appel « donne tout, puis viens, suis-moi ». Cet appel était le signe et la manifestation d’un choix de Dieu, d’un amour de prédilection. Mais cette fois-ci, le jeune homme a baissé les yeux et s’est détourné.

Quel mystère !

La liberté de Dieu vient rencontrer notre liberté. C’est une question profonde pour chacun de nous : sommes-nous vraiment libres intérieurement pour entendre les appels du Seigneur ? Quels sont au contraire mes attachements, les liens qui pourraient me retenir ? Il faut demander la grâce de cette liberté intérieure, qui nous rend capable de « oui » audacieux et généreux. C’est en gardant le regard fixé sur Jésus que nous comprendrons l’amour qu’il y a derrière ses appels. C’est en le contemplant que nous comprendrons la joie rude mais profonde à laquelle il nous appelle. Si le jeune homme riche l’avait regardé… s’il avait gardé son regard ancré dans celui de Jésus… il n’aurait pas dit « non », il ne se serait pas détourné… et sa vie, déjà honnête certes, serait devenue celle d’un saint !

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 11 octobre 2015

Le Pape François l’a demandé à plusieurs reprises. Alors que va s’ouvrir à Rome ce 4 octobre, la deuxième session du Synode sur la Famille, les fidèles du monde entier sont invités à prier l’Esprit Saint pour les évêques rassemblés autour du Pape.

Il s’agit d’abord d’intercéder pour que nos pasteurs soient éclairés et assistés dans leur charge d’enseignement et de gouvernement de l’Eglise.

Il s’agit aussi pour nous de poser un regard de foi sur cette Eglise. Les médias – observateurs extérieurs à cette réalité de la foi – se préparent à commenter ce synode comme ils le font pour une rentrée parlementaire. Les pour, les contres, le clan conservateur ou progressiste, les manœuvres et les coups de théâtre, etc… Bien sûr que tout cela existe. C’est la dimension humaine de nos institutions. Mais ne nous laissons pas aveugler ni troubler. Demeure en nos cœurs cette certitude que Pierre et ses successeurs ont été établis pour « affermir leurs frères dans la foi » selon les mots mêmes de Jésus. Ce que le Pape enseignera avec toute son autorité sera la foi catholique. Qu’il s’appelle Pierre, Benoît, Jean-Paul ou François… qu’importe. C’est le Vicaire du Christ, non dans ses opinions personnelles, son style ou ses gestes, mais dans sa charge de nous enseigner et de nous diriger sur le chemin du salut. Que rien ne nous fasse perdre la paix du cœur et la confiance… « Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique… »

Père Pierre-Hervé Grosjean +

Edito du 4 octobre 2015