Les éditos du Curé

Comme vous le savez, le Pape Saint Jean-Paul II a voulu que le dimanche qui suive Pâques soit appelé « Dimanche de la Divine Miséricorde » pour répondre au souhait exprimé par Jésus lui-même à Sainte Faustine. En ce jour, nous contemplons plus spécialement la miséricorde du Seigneur. Elle est la raison même de notre rédemption, que nous avons fêtée lors de la semaine sainte et à Pâques : c’est bien parce que le Seigneur a eu pitié de nous, pauvres pécheurs, qu’Il a voulu venir nous sauver et s’est offert en sacrifice sur la croix. La vue de nos péchés a suscité dans son cœur non pas un jugement de condamnation, mais une compassion immense et le désir de nous sauver. Pendant toute sa passion, Jésus reste miséricordieux. Même sur la croix, sous les coups et les insultes, Il persévère dans sa miséricorde : « Père, pardonne-leur… ils ne savent pas ce qu’ils font… ».
Il aime jusqu’au bout. C’est ainsi qu’Il terrasse le mal. L’amour a le dernier mot. La miséricorde est victorieuse. Le péché est vaincu.

Cela ne veut pas dire que nos combats contre le péché s’éloignent ou disparaissent. Nous aurons à lutter jusqu’à la fin de nos jours ! Mais en ce dimanche, nous contemplons le rempart le plus sûr contre tout découragement : la certitude que la Miséricorde de Dieu est infinie, offerte à tous, inlassablement. Dieu ne se décourage pas. Dieu ne cessera jamais d’être miséricordieux. Dieu est miséricorde. A nous maintenant de nous laisser aimer, pardonner, sauver… à nous de nous associer à sa victoire, à nous de Lui laisser le dernier mot !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 23 avril 2017

Dans une course, dans une campagne présidentielle, dans une préparation à des concours… on parle souvent des derniers mètres, de la dernière ligne droite. C’est le dernier effort pour tenir, c’est le moment où l’on confirme, le moment où s’effectue une magnifique remontée… le moment aussi où l’on peut tout perdre… Nous arrivons dans cette dernière ligne droite du carême.

Si notre carême a été médiocre à nos yeux – mais nous ne sommes pas forcément bons juges – il est encore temps de le « sauver » voir de le commencer ! Nous entrons dans ces derniers jours qui sont comme un condensé du carême, l’ultime préparation à Pâques, la dernière montée juste avant le Calvaire, puis la joie de la Résurrection.

Il faut vouloir vivre ces derniers jours – et particulièrement cette grande semaine sainte – avec Jésus. Reprendre nos résolutions, accentuer notre vie de prière, nous relever dans la confession, pour vivre ces prochains jours en étant proches de lui, en l’aimant vraiment. Sans tiédeur. Attentifs et généreux. Même en vacances, même au travail, on peut vivre ces jours saints comme une retraite intérieure, à la suite de Jésus. Tout se joue maintenant : serai-je disponible à la grâce de Pâques ? Vais-je me laisser entraîner dans la résurrection de Jésus, pour vivre pleinement ? La mort est vaincue, le mal n’aura pas le dernier mot, la victoire de Jésus est acquise : que le Seigneur nous donne de vivre cette réalité au plus profond de nous, de nous y associer généreusement, pour ne pas être comme ces spectateurs du vendredi saint, inconscients de l’immensité de l’événement, ou comme ces soldats du matin de pâques, qui dormaient et n’ont rien vu du mystère de la résurrection !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 2 avril 2017

Pour choisir le roi d’Israël, Dieu ne s’arrête pas aux apparences. « Le Seigneur regarde le cœur » comme Il l’explique Lui-même à Samuel. Dieu choisit du coup David, le dernier de la famille, le plus jeune.

Pour Se révéler comme le Messie, Jésus ne choisit pas les pharisiens, mais un mendiant aveugle. Là où les premiers s’obstinent à ne rien comprendre, à ne rien voir avec leur cœur, le deuxième s’ouvre à la lumière de la révélation et se prosterne !

Dieu ne s’arrête pas aux apparences, car Il sait combien elles sont trompeuses. Saint Paul met en garde ainsi les premiers chrétiens contre le mal qu’on peut faire « en cachette ». Les apparences restent belles, alors même qu’on participe « aux activités des ténèbres ». On peut tromper les autres. On peut aussi se tromper soi-même. C’est l’immense risque pour notre salut : s’auto-justifier. S’isoler dans le mensonge. S’enfermer dans la double vie. Se cacher derrière des apparences… jusqu’à se cacher de Dieu Lui-même.

Un antidote à cela : la confession. Elle fait entrer la lumière dans notre vie, elle démasque le mal qui a pu s’infiltrer dans notre cœur pour nous en libérer. La force d’un homme, le salut d’un homme, c’est de rester vrai au moins avec Dieu. Que sous le regard de Dieu, les apparences puissent tomber et notre cœur se dévoiler. Avec ses joies et ses misères. Dieu ainsi peut guérir, relever, consoler, fortifier et se manifester à nous. Dieu ne veut pas nous aimer tels que nous nous montrons aux autres. Dieu veut – car Il le peut  – nous aimer tels que nous sommes. C’est une bonne nouvelle ! Que le carême nous donne d’en faire l’expérience…

Abbé GROSJEAN+

Edito du 26 mars 2017

Le monde réclame des preuves, des assurances, des sécurités… On ne s’engage plus sans contrat, sans vérification, sans prévoir déjà les clauses de rupture. Beaucoup ont ainsi du mal à s’engager dans cette aventure de la foi dont nous parlions la semaine dernière, par peur de se tromper. « Et si ce n’était pas vrai ? » pense celui qui hésite…

Tu veux savoir si tu peux Le suivre ? Regarde-Le. Ecoute-Le.

« Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. » écrit Saint Paul aux romains. « Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour… » avait d’ailleurs affirmé Jésus avant de donner sa vie.

Que réclamer de plus ? Un Dieu qui donne sa vie pour moi, pauvre pécheur ! Que vouloir de plus ? Que peut-Il faire de plus, sans nier ma liberté ?

L’Eglise, tous les saints depuis 2000 ans, tous les martyrs, tous ceux qui m’ont précédé dans cette aventure de la foi me disent par leur vie, par leurs paroles, par leurs écrits que je peux me lancer à mon tour. La voix du grand saint Jean-Paul II résonne encore pour nous encourager : « N’ayez pas peur ! »

Pourquoi hésiter ? Pourquoi revenir en arrière ? Pourquoi négocier ? Pourquoi se décourager ?

Que ce carême soit l’occasion pour chacun de prendre le temps de s’arrêter au bord du puits, d’entrer dans la prière – ce dialogue avec Jésus que la samaritaine a pu vivre – et de nous laisser convaincre par Jésus, toujours infiniment patient devant nos hésitations : « Si tu savais le Don de Dieu… ». Comme il aimerait qu’on comprenne la beauté de cette aventure à laquelle Il nous appelle ! Comme il aimerait qu’on s’y engage pleinement, généreusement, ardemment ! Regarde-Le, écoute-Le… puis suis-Le !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 19 mars 2017

Abraham était au soir de sa vie, quand l’appel du Seigneur a retenti : « quitte ton pays ! ». Sa vie semblait pourtant réussie, il aurait pu se dire que cela suffisait. Il s’est laissé pourtant bousculer, appeler, déranger. Et le voilà parti pour une aventure inouïe. Aventure humaine et spirituelle sans précédent, que seule la foi permet.

Pierre, Jacques et Jean eux-aussi sont entraînés par Jésus, d’un sommet à l’autre. Aujourd’hui le Thabor, demain le Calvaire. Aujourd’hui la gloire, demain la croix. Ils essayent de suivre. Ils n’y arriveront pas toujours. Au final, ils iront jusqu’au bout. Quel destin étonnant pour ces trois pécheurs du lac de Galilée !

La vie chrétienne est une aventure. Elle ne peut pas être une « petite vie bien tranquille ». Suivre Jésus n’est pas de tout repos. Ceux qui s’y essayent, connaissent des joies et des épreuves, passent par le Thabor comme par le Calvaire. Tous font l’expérience de devoir quitter leur confort. Le confort de celui qui ne cherche pas la vérité. Le confort de celui qui préfère le plaisir immédiat à la joie durable. Le confort de celui qui vit sa vie pour lui, et n’est pas prêt à la donner. Vouloir, comme l’écrit St Paul, participer à l’annonce de l’Evangile exige de prendre part au combat spirituel, donc aux souffrances qui accompagnent la vie de tout témoin du Christ.

Mais pourquoi se lancer alors dans cette aventure ? Parce que nous avons été « appelés à une vocation sainte ». Chrétien, tu as été choisi pour être saint, c’est-à-dire pour participer par ta vie à mettre en œuvre le projet de Dieu pour ce monde. Ton bonheur sera là, à la mesure de ta générosité et de ton audace. Voilà l’aventure qui t’est proposée. Voilà l’aventure qui te révélera !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 12 mars 2017

Ce n’est pas un péché ni une honte d’être tenté. Des grands saints ont eu des grandes tentations, dans tous les domaines. Le combat spirituel fait partie de l’histoire des hommes, depuis que le démon – créature révoltée – tente de nous entraîner dans sa révolte. Adam et Eve ont connu la tentation et sont tombés. Jésus voulant partager la vie des hommes a donc consenti à connaître l’épreuve de la tentation, et il n’est pas tombé.

Le carême est un temps d’entraînement pour devenir plus fort dans le combat spirituel que nous avons à mener.  Nous prions davantage car nous ne pouvons rien sans Dieu dans ce combat. Nos privations nous rendent plus libres intérieurement, nous apprennent à dire non pour mieux dire oui au bien. Nos actes de charité réparent le mal que nous avons pu faire. Faire le bien a toujours été la meilleure réponse au mal.

On ne choisit pas ses tentations – même si parfois notre imprudence plus ou moins coupable les suscite ou les nourrit. En revanche, on choisit de mener courageusement le combat, sans renoncer ni déserter. On retourne le mal contre lui-même en faisant de ces tentations autant d’occasions de choisir Dieu, et de lui témoigner notre fidélité. Et si jamais nous tombions, il nous resterait quand même le choix de nous laisser relever, et de nous confier à la Miséricorde. Cela consolera le Seigneur, et lui permettra de nous aider à grandir ! En toute circonstance, nous serons vainqueurs avec Lui. Ou Lui sera vainqueur en nous !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 5 mars 2017

« Ne vous faites pas de souci pour demain » nous dit tranquillement Jésus… Quel père de famille, quelle mère de famille, quel curé de paroisse, quel salarié ou chef d’entreprise, quel lycéen ou collégien… lequel d’entre nous peut entendre ces mots sans être étonné, voire réticent ! Qui n’a aucun souci pour l’avenir ? Qui réussit à ne jamais s’inquiéter, pour soi ou pour les autres ? Jésus est-il hors-sol ou déconnecté à ce point de notre quotidien ?

Jésus n’est pas inconscient. Que veut-il donc nous inviter à faire ? Il s’agit en fait de purifier notre inquiétude, de la discerner. Nous avons encore bien souvent le désir d’une maîtrise absolue de notre vie, et du coup l’angoisse de l’imprévu, de tout ce que nous ne maîtrisons pas. S’inquiéter sur ce qui ne dépend pas de nous n’est pas constructif : nous n’avons pas de prise dessus. C’est là qu’il nous faut apprendre à entrer dans la confiance. S’appliquer à ce que Dieu attend de nous aujourd’hui, en comptant sur les grâces qu’Il nous donne pour aujourd’hui, est la meilleure façon de préparer demain. Il y a des soucis légitimes, qui appellent à l’action aujourd’hui. Il y a des soucis qu’il me faut déposer, car je n’ai pas encore les grâces pour les affronter ou cela dépasse ma capacité d’action. C’est donc à Dieu de prendre le relais. Voilà la sagesse véritable : entrer dans une authentique coopération avec Dieu. Le reconnaître comme le Maître de ma vie, et lui faire confiance.

Abbé GROSJEAN+

Edito du 26 février 2017

Notons que Jésus ne dit pas : « soyez le sel de la terre, la lumière du monde ! », comme si cela pouvait être à notre portée, le fruit de nos efforts ou de notre perfection… Il dit « vous êtes… ». Cela nous est donné.

Qu’on le veuille ou non, personne d’autre ne pourra le faire à notre place. Chrétiens, nous avons reçu d’être le sel de la terre, la lumière du monde. Nous avons été choisis, sans mérite de notre part, pour porter et vivre au cœur du monde ces Béatitudes que nous entendions la semaine dernière. Ce que nous sommes nous dépasse. Aucun orgueil à en tirer : nous avons tout reçu. Mais il nous faut simplement être conscient de ce que cela veut dire : « si le sel s’affadit, il ne vaut plus rien… » prévient Jésus. Un chrétien dont la foi serait diluée, dont la vie serait semblable à celle d’un non-croyant, dont la parole serait affadie, dont le cœur serait refroidi… un tel chrétien, que vaut-il encore ? Il ne laisse plus transparaître à travers lui la vérité de l’Evangile, la tendresse de Jésus, la miséricorde du Père, la lumière de l’Esprit…

Vous êtes la lumière du monde. Dans les ténèbres qui semblent parfois recouvrir notre terre, nos vies, notre pays, Dieu veut éclairer les hommes et les femmes par la présence au milieu d’eux de ses disciples : là où vit un chrétien, là où continue de croire, d’aimer et d’espérer l’un de nous, les ténèbres ne peuvent que reculer. Ils n’auront pas le dessus. Il nous reste à le croire, et avec beaucoup d’humilité mais aussi de joie et d’émotion, recevoir ce choix de Dieu qui nous a appelés à le servir.

Abbé GROSJEAN+

Edito du 5 février 2017

Jésus commence sa vie publique, sa prédication, ses miracles… en Galilée. Cette partie nord de la Terre Sainte n’est pas très estimée par l’élite juive de Jérusalem. Sa proximité avec les nations païennes lui donne une réputation enténébrée.  « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » s’étonnera même Nathanaël.

Et pourtant. C’est bien là que Jésus appelle ses premiers apôtres. C’est là qu’il réalise ses premiers miracles. C’est encore là qu’il décide de venir habiter.

Quelle est donc la région de notre cœur, la partie de notre vie que Jésus veut venir visiter en priorité ? Où veut-il se manifester en premier ? Nous avons trop souvent tendance à présenter au Seigneur ce qui est beau et propre en nous. Certes, nous pouvons en rendre grâce. Mais si Jésus voulait commencer par le reste ? Et si Jésus nous aimait même assez pour nous aimer avec le reste ?

Bien sûr, dans le monde, on nous apprend à cacher ce reste. Il pourrait nous nuire. Cette part d’ombre, ces failles, ces difficultés qui pourraient décevoir, étonner, surprendre, inquiéter. Mais « sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » ! De Jésus, nous n’avons rien à craindre. En laissant sa lumière venir se poser sur ce qui est ténébreux en nous, sur ce qui est blessé ou douloureux, nous permettons au Seigneur de nous libérer. Notre cœur sera libéré car nous nous découvrirons aimés tels que nous sommes, sans avoir rien à cacher. Alors avec le psalmiste nous pourrons chanter : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurai-je crainte ? »…

Abbé GROSJEAN+

Edito du 29 janvier 2017

Jésus commence sa vie publique, sa prédication, ses miracles… en Galilée. Cette partie nord de la Terre Sainte n’est pas très estimée par l’élite juive de Jérusalem. Sa proximité avec les nations païennes lui donne une réputation enténébrée.  « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » s’étonnera même Nathanaël.

Et pourtant. C’est bien là que Jésus appelle ses premiers apôtres. C’est là qu’il réalise ses premiers miracles. C’est encore là qu’il décide de venir habiter.

Quelle est donc la région de notre cœur, la partie de notre vie que Jésus veut venir visiter en priorité ? Où veut-il se manifester en premier ? Nous avons trop souvent tendance à présenter au Seigneur ce qui est beau et propre en nous. Certes, nous pouvons en rendre grâce. Mais si Jésus voulait commencer par le reste ? Et si Jésus nous aimait même assez pour nous aimer avec le reste ?

Bien sûr, dans le monde, on nous apprend à cacher ce reste. Il pourrait nous nuire. Cette part d’ombre, ces failles, ces difficultés qui pourraient décevoir, étonner, surprendre, inquiéter. Mais « sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » ! De Jésus, nous n’avons rien à craindre. En laissant sa lumière venir se poser sur ce qui est ténébreux en nous, sur ce qui est blessé ou douloureux, nous permettons au Seigneur de nous libérer. Notre cœur sera libéré car nous nous découvrirons aimés tels que nous sommes, sans avoir rien à cacher. Alors avec le psalmiste nous pourrons chanter : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurai-je crainte ? »…

Abbé GROSJEAN+

Edito du 22 janvier 2017