Les éditos du Curé

Vous avez sûrement été frappés par ces couples qui tenaient les cierges au jour de la Chandeleur. Il y avait une douzaine de couples de fiancés et plusieurs couples accompagnateurs de la paroisse.

Notre paroisse ne voit que peu de mariages dans l’église (un ou deux par an), en revanche, nous en préparons pour des mariages en dehors de notre église paroissiale.

Le parcours se compose de rencontres individuelles avec le père Antoine (au moins 2) puis 4 ou 5 avec un couple accompagnateur, de 3 rencontres dominicales en grand groupe avec les autres fiancés, d’une soirée SITIO et d’une retraite. Si les rencontres individuelles commencent à l’automne, les autres rendez-vous ont lieu entre février et avril.

La première rencontre en grand groupe a eu lieu dimanche dernier : après un café/brioche, le père Antoine a parlé de la messe et des sacrements. Puis par petits groupes les fiancés ont identifié les thématiques qu’ils souhaitent que nous abordions avec eux lors des deux prochaines séances. La matinée s’est terminée à la messe avec vous tous.

Ce parcours de préparation au mariage est sans conteste une aventure pour les couples accompagnateurs mais évidemment encore plus pour les fiancés. Souvent, c’est le lieu d’une redécouverte de la foi chrétienne et de la beauté de la communauté catholique. Pour certains, non croyants ou d’une autre religion, c’est aussi une grande première !

Ils disent venir à l’Église avec le désir que leur union dure ; ils reconnaissent que l’amour qui les unit les dépasse et a quelque chose de sacré, et nous invitent à y croire avec eux ! La préparation au mariage est un vrai lieu de mission : portons les fiancés dans notre prière !

Une équipe de bénévoles de la paroisse, envoyée en mission par son Curé et reliée à la Pastorale diocésaine de la Santé, rend visite chaque semaine aux résidents du Parc de l’Abbaye de Saint-Cyr (Ehpad).

Elle organise la célébration de la messe dans la maison, un mercredi par mois.

Pour notre joie et celle des personnes visitées, parmi lesquelles certaines sont en grande dépendance, une connivence et des liens de confiance se tissent entre elles et nous.

Nous vous partageons quelques paroles de bénévoles… « Ces résidents qui nous reçoivent peuvent bousculer nos acquis de missionnaires mais nous relancent toujours sur un chemin d’espérance. Ces visites nous fortifient et nous laissent une joie durable au fond du cœur. »

« Dans la mesure où la mission s’enracine dans une vie de prière personnelle et communautaire, elle est source de joie et de lumière ! » C’est notre conviction et notre expérience.

Nous avons besoin de vous ! Nous souhaitons constituer une équipe de ministres bénévoles pour porter la communion un dimanche par mois aux résidents qui le souhaitent, après la messe paroissiale, à 11h45. Cela correspond à la fin de la messe télévisée et c’est avant le déjeuner à la Résidence (7 rue des Demoiselles de Saint-Cyr). L’équipe actuelle ne peut pas l’assurer.

Par ailleurs, cette mission d’Église ne peut pas se limiter aux résidents de l’Ehpad mais doit s’élargir aux dimensions de Saint-Cyr. Bienvenue à ceux qui sont disponibles 1 ou 2 heures par semaine, et se sentent prêts à risquer la rencontre avec leurs frères ou sœurs malades ou âgés.

« J’étais malade et vous m’avez visité. » (Mt 25)

Les 23 et 24 décembre derniers, un patronage a été ouvert sur notre paroisse. Patronage ? Cela évoque des photos en noir et blanc et un temps bien révolu ! Pourtant, depuis une quinzaine d’années, notre diocèse redécouvre cette réalité de l’Eglise,  nous qui cherchons à être présents dans notre société autrement que sous le seul angle cultuel.

Pendant ces deux journées, une éducatrice spécialisée, Élisabeth Pétillot, et deux volontaires courageuses, Rozenn Cozanet et Gabrielle Le Mintier, ont accepté d’accueillir 15 enfants âgés de 6 à 11 ans au Relais Saint-Martin. Au programme, des jeux, des temps de prière et un climat très familial, avec comme objectif spécifique la préparation de la crèche vivante à la messe de Noël.

Pari réussi largement au-delà de nos espérances. L’objectif premier du patronage est de créer un cadre dans lequel se mêlent des âges différents, des milieux sociaux différents pour vivre un temps marqué du sceau de la simplicité. Pas d’écrans, pas d’activités extraordinaires ! Il n’y a que des jeux de carte, des bandes dessinées, des dessins à colorier. C’est toujours extraordinaire de voir des jeunes se passionner pour une partie de Puissance 4, redécouvrir les vertus du Dauphin-Dauphine, et se presser avec joie pour assister à la messe quotidienne ou chanter avec enthousiasme les chants de la louange.

Petite anecdote : lors d’une partie de gamelle sur la plaine de jeux, les animatrices ont eu la bonne idée de proposer aux enfants présents de se joindre au groupe Patro. Ni une, ni deux, deux enfants se sont volontiers intégrés au jeu, puis dans l’enthousiasme ont partagé le goûter et un temps de répétition du chant Dans une étable obscure.

Le patronage reprendra sûrement son cours un peu plus tard dans l’année. Pour l’instant, nous redécouvrons cet outil qui a tant marqué l’histoire de notre paroisse et a formé des générations de Saint-Cyriens !

Un Sauveur nous est né !

L’Enfant-Jésus est bientôt déposé dans la crèche ! Ce geste de la déposition se fait naturellement au milieu du cri des enfants et dans une joie parfois surexcitée ! C’est Noël ! Noël ! Cri de joie qui se suffit à lui-même pour évoquer une joie profonde et comblante. Dieu est venu jusqu’à nous. Dieu nous aime. Dieu ne méprise pas l’homme. Notre monde vaut le coup, notre vie vaut la peine d’être vécue puisque Dieu lui-même tient à la partager. Notre monde, nos histoires personnelles, notre quotidien est aimé de Dieu. Il vient les sauver.

Paradoxalement, ce jour de Noël est aussi un jour redouté par tous ceux qui sont dans le deuil de leurs proches qu’ils auraient tant aimé voir avec eux. Dieu ne méconnaît pas ces souffrances-là. Elles sont déjà présentes dans l’Incarnation. Quelques jours après Noël, c’est le massacre des Saints Innocents. L’enfant-Dieu est emmailloté, comme il sera lié le Jeudi Saint ; il est dans une mangeoire comme déjà donné en nourriture.

La Croix est déjà présente dans la crèche. Nous ne fêtons pas un joli conte de Noël, nous fêtons un événement profondément humain qui contient l’immense joie (et non pas la nostalgie d’une époque ou le romantisme d’un tableau) de la Vie qui se manifeste en notre chair, et la douleur et la tristesse de la souffrance qui est déjà présente dans ce tableau hautement mélangé qu’est celui de la crèche : obscurité, pauvreté et rejet sont déjà présents.

Cependant, aujourd’hui, en ces jours saints, c’est la joie du triomphe de la vie et de l’immense Promesse qui se réalise que nous fêtons. Dieu l’avait annoncé, Dieu l’avait promis et cela a eu lieu. L’Emmanuel a pris place dans notre histoire, il est là. Venons le reconnaître comme étant notre Sauveur, lui seul peut venir nous libérer et nous donner l’Espérance, la Paix et la Joie !

Joyeux Noël à tous ! Portons la Paix de cet enfant-Dieu autour de nous !

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

[suite des explications du Père Antoine sur la messe]

La question de la participation des fidèles soulève bien des questions. Parfois, l’extrême a même été jusqu’à dire que le fait de ne pas communier invalidait la participation active à la messe. Quelle tristesse ! Il est vrai que la communion est un peu la cerise sur le gâteau, elle réalise le toucher de Dieu, mais elle s’appuie d’abord sur l’unique sentiment qui nous porte et sur l’adhésion des fidèles. Elle n’en est pas détachable. Je communie d’abord à l’offertoire, lorsque je viens offrir mon cœur et mes prières (qui ont été préalablement élargis par la prière universelle.) C’est aussi le sens de la procession des offrandes qui porte notre cœur et non simplement une offrande extérieure à nous-mêmes : nous sommes ces hosties qui sont déposées sur l’autel. La communion n’est en rien nécessaire. L’Église ne la demande qu’une fois par an ! Parfois, il est bon de se priver de la communion parce qu’elle est trop habituelle, trop systématique. Parfois, au contraire, on se sent indigne et, par orgueil, on tient à se sentir comme éloigné de Dieu ; comme si notre péché nous maintenait loin de Dieu. Attention à ne pas mettre des bornes à la Miséricorde divine… Une fois le pardon donné dans la confession, il ne semble pas qu’il puisse y avoir de bonnes raisons de se priver régulièrement de la communion.

Derrière cette question de la participation, il y a surtout la difficulté à partager ce grand mystère de la messe. Combien de fois nous voyons des jeunes (ou des moins jeunes !) nous dire que la messe est toujours la même chose ? Qu’elle n’a pas d’intérêt… On peut combler ce manque par des gestes, des actions, des chants (et sûrement qu’il faut aussi de cela) mais on butera toujours sur la prière eucharistique, répétitive et non transformable, on butera toujours sur la place centrale du prêtre, homme. La seule manière d’entrer dans la messe et de participer activement est d’accepter de vivre la messe comme un mystère, ce qui me met en communion directe avec le sacré et le transcendant, ce qui est œuvre de Dieu. Il n’y a rien de si grand que l’Eucharistie, disait le curé d’Ars.

Parfois, et c’est aussi un risque, nous comprenons tellement que la messe est un mystère que le rite lui-même nous semble divin ! Si les paroles de la consécration sont nécessaires pour que la messe soit valide et la transsubstantiation réelle, ne perdons pas de vue que le rite est fait pour l’homme − et d’ailleurs par l’homme ! Il n’est qu’un moyen (certes magnifique et profondément respectable !) pour vivre du mystère de Dieu.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

En lisant l’évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent, nous mesurons la différence entre le baptême que propose Jean le Baptiste – un baptême en vue de la conversion – et le baptême que nous propose le Christ Jésus. Nous qui sommes baptisés dans la mort et la Résurrection du Christ, nous savons que notre baptême est un don ineffable, don de grâce qui nous incorpore au Christ, nous purifie de tous nos péchés et fait de nous une création nouvelle dans le Christ. Comme le dit le Catéchisme de l’Église catholique :

« Incorporés à l’Église par le baptême, les fidèles ont reçu le caractère sacramentel qui les consacre pour le culte religieux chrétien (cf. Lumen Gentium 11). Le sceau baptismal rend capable et engage les chrétiens à servir Dieu dans une participation vivante à la sainte Liturgie de l’Église et à exercer leur sacerdoce baptismal par le témoignage d’une vie sainte et d’une charité efficace (cf. Lumen Gentium 10). (Catéchisme n°1273). »

Notre baptême n’a pas simplement un effet en lui-même (la rémission des péchés), il nous engage à servir Dieu dans la liturgie et à témoigner de cet amour de Dieu pour nous.

La participation active ou vivante à la Sainte Liturgie a parfois été mal comprise. Elle est notée dans le Concile Vatican II comme manifestation de notre baptême. Cependant, elle a été interprétée comme signifiant : « les fidèles doivent faire quelque chose pendant la messe » ! Il faut certes communier, mais aussi lire et puis… trouver d’autres rôles… Et finalement, on aurait l’impression que le ministère du prêtre est presque un empêchement à la participation active des fidèles ! Ce fut une époque ! Aujourd’hui, à la suite de nos papes, nous sentons bien que la participation active dont parle le Concile est une adhésion ferme et entière à la Liturgie, bien plus qu’un « faire ». Cette adhésion se manifeste notamment par les répons des fidèles. Combien de « Amen » ou de « et avec votre esprit » disons-nous par automatisme ! Or, c’est justement dans ces dialogues que le sacerdoce baptismal se déploie dans une participation active car il manifeste notre sentiment et notre volonté commune de nous unir au Sacrifice du Christ.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

La nouvelle année liturgique se lance déjà dans cette semaine portée par la neuvaine à l’Immaculée Conception. Nos crèches se déploient, nos calendriers s’ouvrent ; voilà que nous préparons la route au Seigneur.

Il s’agit encore de trouver le rythme de notre attente et de notre préparation intérieure. Le rythme fou des soldes et de la course aux cadeaux, le stress (ou la joie !) des rencontres familiales nous feraient presque oublier l’immense cadeau qu’est Noël. Un cadeau pour chacun d’entre nous avant d’être le moment où il faut faire des cadeaux ! Ce cadeau c’est la révélation de la vraie nature de l’homme, fait pour être en Dieu. Ce cadeau, c’est celui du Salut donné en Jésus.

Notre préparation intérieure doit être la manifestation de cette attente joyeuse. Le défi est d’être capable de reconnaître Dieu dans cet enfant offert dans la crèche. Quelle simplicité du cœur nous est demandée pour voir Dieu comme un enfant. Dieu dépendant des autres, emmailloté dans sa mangeoire. Dieu livré à nous, à nos mains maladroites et parfois désordonnées, à nos cœurs partagés. Dieu nous donne sa vie, il se donne à nous sans restriction. Notre préparation est prise de conscience de ce don magnifique !

Belle entrée en Avent !

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

Nous fêtons aujourd’hui le Christ Roi, solennité marquant la fin de l’année liturgique. Par cette fête, nous rappelons que le règne du Christ s’étend jusqu’ici-bas dans chacune de nos vies. Instituée par le pape Pie XI, cette fête a été pensée comme une arme spirituelle contre les forces de destruction à l’œuvre dans le monde. À l’époque, en 1925, le pape identifiait deux forces ténébreuses à l’œuvre dans le monde : le matérialisme et l’athéisme.

Il est clair qu’aujourd’hui nous ne manquons pas d’occasions de prière pour notre temps afin de lutter contre ce mauvais esprit qui s’infiltre dans nos vies.

Le 12 novembre dernier, le pape François disait dans son homélie à la maison Sainte-Marthe que le diable existe et que, par jalousie envers Dieu qui s’est fait homme, il sème la haine dans le monde.

La haine dans le monde, l’envie dans notre cœur, le centrement sur nous-mêmes, la défiance vis-à-vis des autres et de l’Église en particulier sont autant de troubles qui blessent notre amour de Dieu et autant de symptômes de cette lèpre qu’est le péché, qui se répand dans nos cœurs et dans ceux de nos frères.

Avec le Christ Roi, nous nous rappelons que chacun de nos cœurs est comme une ligne de front face au royaume du mal. Dieu combat avec nous et nous nous sentons appelés à lui être fidèles. Chantons le Christ Roi, lui est vainqueur et nous invite à entrer dans son Royaume. Confiance ! Les yeux fixés sur Jésus, entrons dans le combat de Dieu.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

Le samedi 23 novembre, à la messe de 18h30, plusieurs personnes de notre communauté recevront le sacrement des malades. Ce sacrement est bien souvent méconnu car il apparaît parfois comme le signe ultime du péril qui s’approche. Souvent, on préfère d’ailleurs recevoir ce sacrement de manière isolée, comme en cachette, car notre pudeur face à la souffrance et la maladie nous empêche de faire appel à nos frères.

Je profite de l’occasion de samedi prochain pour redire combien, dans le combat contre la souffrance, la communauté est d’une aide précieuse. Par nature, la souffrance isole. Elle met à part. Une personne malade peut parfois avoir l’impression de gêner ou d’importuner en évoquant sa maladie, comme si elle en était honteuse.

Lorsque l’on ose parler de sa maladie et demander que l’on prie pour nous, à travers ce beau sacrement vécu en communauté, c’est tout le Corps du Christ qu’est l’Église qui s’unifie dans la prière et qui porte ces malades. Quel soutien fraternel, quel amour charitable se dégage alors de ces cérémonies ! Nos prières forment plus qu’une simple consolation « pieusarde ». Elles manifestent notre unité. Lorsqu’un membre du corps souffre, c’est tout le corps qui souffre.

Osons parler et témoigner de ce que l’on vit en évitant que notre pudeur (souvent héritée de notre sociologie !) nous empêche de nous laisser porter par nos frères.

Prions bien les uns avec les autres pour nos malades.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Nous connaissons bien cette prière de saint François d’Assise. Qu’elle puisse illuminer notre semaine pour nous rappeler que la paix n’est pas d’abord l’absence de guerre ou de trouble mais bien la venue du règne du Christ en nos cœurs. Prier pour la paix, c’est d’abord demander notre propre conversion pour que nous puissions agir comme des témoins de cette paix.

Père Antoine ROLAND-GOSSELIN – curé