« Cela fait deux ans et six mois que la descente aux enfers d’Asia Bibi a commencé. Asia Bibi est une chrétienne pakistanaise âgée d’une cinquantaine d’années, mère de cinq enfants, victime d’une injustice. Le 14 juin 2009, elle ramassait des baies pour nourrir sa famille. Il faisait 45°C. Épuisée, Asia va jusqu’au puits le plus proche pour se désaltérer, mais à ce puits réservé aux musulmans, elle a souillé l’eau, faute irréparable aux yeux de ses voisines. Asia leur tient tête alors qu’en tant que chrétienne, elle doit rester soumise, garder la tête basse face aux musulmans. Le ton monte. Pour se faire pardonner, elle doit se convertir. Elle refuse: « j’ai foi en ma religion et en Jésus-Christ qui s’est sacrifié sur la croix pour les péchés des hommes ». De plus, elle leur demande: « Qu’a fait votre prophète Mahomet pour sauver les hommes ? » Et soudain, un mot fuse: blasphème ! Au Pakistan, c’est la mort assurée: le sort d’Asia est scellé. Peu de temps après, Asia est arrachée aux siens par la foule, battue, traînée au commissariat et jetée dans un fourgon qui l’emmène en prison. Elle a été rapidement jugée en novembre 2010 et condamnée à la peine capitale par pendaison. Elle est actuellement dans l’attente d’un second procès en appel. Ses conditions de détention sont terribles. Elle y vit « avec la peur au ventre ». Elle constate par ailleurs, avec effroi: « Aujourd’hui, être chrétien au Pakistan est devenu un crime. » Mais même abattue, découragée, isolée et humiliée, Asia veut crier son innocence. Son moteur est la certitude de son innocence. Deux hommes politiques lui sont venus en aide: le gouverneur du Pendjab et le ministre des Minorités, un musulman et un chrétien. Tous les deux ont été assassinés. C’étaient ses seuls espoirs. Le pape Benoît XVI a aussi parlé en sa faveur sur la place Saint-Pierre de Rome. Au Pakistan, d’autres actions ont été menées pour et contre elle : des pétitions, des manifestations. En France, des pétitions circulent pour demander l’aide de l’Élysée. Asia Bibi est de plus en plus connue. Cependant, le combat en sa faveur ne doit pas cesser mais plutôt s’accélérer car sa santé physique et morale se dégrade énormément. « Racontez ce qui m’est arrivé. Je crois que c’est ma seule chance de ne pas mourir au fond de ce cachot. J’ai besoin de vous !» est la dernière phrase de son livre « Blasphème» écrit grâce à une journaliste et, à ses enfants et son mari (eux aussi menacés par les musulmans extrémistes). Audrey (guide dans notre groupe scout Bx Jean-Paul II).