Venir à la lumière…
« Celui qui fait le mal déteste la lumière », « celui qui fait la vérité vient à la lumière ». Ces deux affirmations du Christ dans l’évangile peuvent nous aider à mieux nous comprendre. Comme tous, nous n’aimons pas que soient mises en lumière nos fautes. Nous avons plutôt tendance à les enfouir, à les repousser dans l’ombre ou les replis de notre cœur. Nous avons en effet plus ou moins consciemment peur du regard qui pourrait se poser sur nos péchés. Regard de Dieu, regard du prêtre, regard des autres… jusqu’à notre propre regard. Nous avons peur que ces regards soient des regards déçus, tristes, qui jugent et condamnent. Peur qu’en faisant la lumière sur nos fautes, nous ne soyons plus aimés comme avant. Peur de décevoir, de perdre la confiance, de voir le regard changer, de se sentir rabaissés…
Et pourtant… nous ne pouvons rester cachés. Nous le pressentons bien. Nous avons besoin de faire la vérité, de déposer ce qui nous accable, d’être libérés de ce qui nous tient. Le carême est une bonne occasion de « venir à la lumière », en découvrant la bonté et la miséricorde de ce regard qui veut se poser sur moi. Le regard lumineux de Jésus, capable de voir mes fautes sans me réduire à ces fautes. Il est capable de voir en même temps ce qu’il y a de beau en moi. Je peux être vrai avec lui parce « qu’il n’est pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver ». Que chacun puisse vivre cette joie de sentir son âme passer de l’ombre à la lumière !
Père Pierre-Hervé GROSJEAN+
Edito du 11 mars 2018