Un cœur qui attend…
Nous faisons tous l’expérience dans notre vie de temps d’attente. Certains ne sont pas exaltants… Attendre son tour au guichet de la poste ou de pouvoir avancer au cœur des embouteillages matin et soir est vraiment pénible ! A part nous faire travailler la vertu de patience
(ce qui est déjà pas mal…), ces moments n’ont pas grand intérêt.
Tout autres sont ces temps d’attente qui creusent en nous un beau désir. Le jeune homme qui s’apprête à se déclarer à celle qu’il aime, l’épouse qui attend son époux de retour de mission, le jeune couple qui prépare la naissance de son enfant, les amis qui attendent le retour d’un des leurs, après de longs mois à l’étranger… l’absence de celui qu’on attend, ou du bonheur qu’on espère, est comme déjà apaisée par la joie qui s’annonce. On semble goûter celle-ci un peu, on l’anticipe, on l’imagine. Cette joie nous porte et nous fait espérer. Il y a aussi des attentes plus angoissées, plus inquiètes, plus douloureuses bien sûr. L’avent est une attente bienheureuse, même si elle peut se mêler d’inquiétudes. L’avent nous fait désirer d’un ardent désir la venue de l’aube, au cœur de notre nuit. Il nous fait tendre de tout notre être vers Celui qui vient. L’avent creuse en nous le désir de cette rencontre, et nous fait grandir dans l’attitude du veilleur. Ce temps forme en nous un cœur qui attend, espère, prie et se prépare. C’est la grâce qu’il nous faut demander, pour que le Seigneur se découvre attendu quand Il viendra. Sa Joie sera alors grande, et la nôtre décuplée.
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 2 décembre 2018