Un bonheur dangereux ?
8 siècles avant Jésus-Christ, Amos rugissait déjà contre « la bande de vautrés », qui « vivent bien tranquilles » sans se soucier du désastre d’Israël. Jésus à son tour met en garde les pharisiens contre ce bien-être matériel qui sépare de Dieu et de ses frères. Si notre cœur est repu, rassasié… alors il n’est plus « affamé de justice » ni soucieux du salut. 2000 ans plus tard, le Pape François reprend cette même idée aux JMJ. Il demande aux jeunes de ne pas confondre le bonheur véritable avec « un canapé » : « Chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour végéter, pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme… ».
Ainsi, depuis 3000 ans, cette vérité demeure : un certain bonheur peut être dangereux, quand il nous endort. Il peut nous rendre indifférents aux souffrances de nos frères, il peut aussi nous faire oublier que nous avons besoin de Dieu. Voilà pourquoi par exemple l’Eglise prie pour les mariés en demandant pour eux « que le bonheur ne les éloigne pas de Dieu ».
Saint Paul veut éviter cela à Timothée : « Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! » lui écrit-il. A force d’ignorer le vrai but de leur vie, certains insouciants risquent de tomber de haut. La vie éternelle, il faut la vouloir et la préparer.
Demandons ensemble de chercher le bonheur véritable, qui pour un chrétien ne peut qu’être collectif. Plutôt que le plaisir facile qui isole, cultivons la joie qui ne déçoit pas : celle de servir et de nous donner, et ainsi d’être sauvés.
Père Pierre-Hervé Grosjean +
Edito du 25 septembre 2016