Tout débuta par des noces…
Jésus est donc invité à des noces, et il s’y rend. Le Fils de Dieu n’a pas dédaigné participer aux fêtes des hommes. Il ne va pas seulement à la célébration religieuse, il s’associe aux festivités qui suivent. Petit signe simple mais concret que le Seigneur se fait proche, et aime être associé à notre quotidien, avec ses joies et ses peines. Il va même accepter d’hâter l’heure de son premier miracle, pour « sauver » cette fête de famille, et éviter aux jeunes mariés un accroc qui aurait terni leur joie. Il est vrai que Notre Dame le lui a demandé. Jésus ne peut rien refuser à sa mère…
Il s’émerveille devant sa foi et sa bonté. Il connaît son attention et sa délicatesse. Il aime sa prière et l’écoute. Jésus réalise son premier miracle. Mais n’a-t-il pas en tête autre chose ? Ne voit-il pas un autre sens à ces noces… Ne lui évoquent-elles pas sa mission, cette mission pour laquelle il est venu, et qui lui fera donner sa vie trois années plus tard ? Commencer sa vie publique par « sauver » des noces, c’est sans doute – mais nous ne le comprenons que maintenant – éclairer le sens profond de ces trois années d’annonce de la Bonne Nouvelle sur les routes de Palestine. L’époux véritable c’est le Christ. Il vient chercher la fiancée infidèle – l’humanité – et la réconcilier avec lui. Il veut l’épouser, en établissant une nouvelle alliance. Ce sont les noces de l’Agneau, annoncées par Isaïe : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu ». Notre âme se
laissera-t-elle réconcilier et séduire par l’époux ? Il donnera bientôt sa vie pour obtenir notre « oui ». Notre joie sera de nous laisser aimer et de l’aimer en retour, pour que ce qui a commencé par des noces, puisse s’achever dans des noces éternelles !
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 20 janvier 2019