Si tu es le Roi…
Quel paradoxe… un homme crucifié et martyrisé, et au-dessus de sa tête, un seul titre : « Roi ». Cela semble insupportable à la foule. Comment ce roi, s’il l’était vraiment, peut-il se laisser ainsi humilier et clouer sur une croix ? Quel est donc ce roi qui semble impuissant ? On réclame des preuves. On veut même une preuve éclatante : qu’il descende de la croix, si vraiment il est ce qu’il prétend être.
Tentation ultime pour Jésus. Il pourrait le faire. Il pourrait renoncer à se donner jusqu’au bout pour se reprendre maintenant, et faire éclater aux yeux du monde sa puissance. Il pourrait faire tomber le feu du ciel sur ces pharisiens et ces soldats qui ont son sang sur leurs mains. Une armée d’anges pourrait venir à son secours, comme Il le rappelait à St Pierre. Mais non. Jésus se tait. « Père, pardonne-leur… ils ne savent pas… ». Jésus continue d’aimer.
La puissance de Dieu va se manifester dans le don total, dans cet Amour offert jusqu’au bout. Jésus est Roi car Il terrasse le mal, non pas en le supprimant, mais en l’affrontant jusqu’à en être victorieux dans notre vie. Cette victoire s’aperçoit déjà pour le « bon larron ». Jésus par la puissance de sa miséricorde fait de ce criminel le premier saint de l’histoire. Voilà comment se manifeste réellement la puissance du Seigneur. Non dans le fracas ou la vengeance, mais dans notre vie, dans l’intime de notre âme, quand elle se laisse aimer et sauver. La puissance de Dieu, c’est sa miséricorde…
Père Pierre-Hervé Grosjean +
Edito du 20 novembre 2016