LA SAINTETE, OU « RENDRE A DIEU CE QUI EST A DIEU »…

Dans quelques jours, au cœur des vacances scolaires, nous célèbrerons la fête de la Toussaint. C’est l’occasion bien sûr de nous rappeler tous ces grands frères, grandes sœurs du Ciel, qui intercèdent et veillent sur nous. N’hésitons pas à avoir recours à leur prière… c’est désormais leur mission et ils ont le temps !

C’est aussi l’occasion de méditer sur notre propre vocation à la sainteté. Au fond, ne consisterait-elle pas tout simplement, en reprenant les mots célèbres de Jésus, à « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » sans pour autant que cela nous dispense de « rendre à César ce qui est à César » ? La sainteté ne consiste pas à nier notre état charnel : nous vivons dans un monde qui nous est confié. Nous sommes « incarnés ». Notre amour de Dieu, notre désir du Ciel ne nous fait pas ignorer notre devoir de citoyen ou nos engagements professionnels, ni l’amour de notre patrie.

Mais nous sommes enfants de Dieu. C’est notre première identité, ce qu’il y a de plus profond en nous, ce qui doit orienter les choix de notre vie. Nous venons de Dieu et nous allons à Dieu. Le chrétien aime son pays, mais se souvient qu’il n’est que de passage dans ce monde. C’est un pèlerin : « notre Cité se trouve dans les Cieux ! » aimons-nous chanter. Être un saint, au fond, c’est me rappeler que ma vie appartient à Dieu. Elle m’a été confiée par Lui, pour que je la donne, pour que je l’engage, pour qu’elle porte du fruit. Être un saint, c’est me rappeler que j’ai tout reçu de Dieu, et que je lui dois tout. Être un saint, c’est donc vouloir que ma vie – et tout de ma vie – soit une action de grâce à Dieu, que ma vie rende gloire à Dieu et fasse sa joie. Être un saint, c’est finalement essayer de vivre ma vie au service de ce Dieu qui m’a aimé et choisi. Ce n’est pas être parfait… c’est essayer de mon mieux sans me décourager de ne pas aimer à moitié ce Dieu qui m’a tant aimé, de ne pas servir à moitié ces frères que Dieu m’a donnés, de ne pas vivre à moitié ce pèlerinage auquel je suis appelé !

Abbé GROSJEAN+

Edito du 22 octobre 2017