Nous sommes faits pour un bonheur plus grand.
Nous sommes faits pour le bonheur. Mais nous portons en nous un désir d’infini auquel notre monde ne pourra pas répondre, une soif de bonheur que la vie dans ce monde blessé ne pourra pas combler. Faut-il alors se désespérer ? Se résigner à l’insatisfaction ou à la déception permanente ? C’est en effet le risque, dénonce la première lecture : mettre sa foi dans ce qui est périssable ou qu’humain. Attendre son bonheur de ce monde uniquement. C’est ce que Jésus reprend : « malheur à vous qui êtes repus maintenant », qui vous contentez au fond de ce que le monde peut donner. Vous renoncez à la joie parfaite car vous ne voulez pas attendre, vous ne voulez pas la demander, la recevoir… vous voulez posséder, prendre et accaparer un bonheur à votre mesure, quand Dieu vous a fait pour une joie à sa mesure !
Ce qui nous fera consentir aux limites de ce monde, à nos propres limites, c’est de comprendre qu’on est en pèlerinage vers une joie infinie qui nous attend. Ces joies de la terre préparent une joie plus grande encore. Nos pauvretés de la terre nous donnent un cœur prêt à recevoir, qui espère et attend. Il faut tout vivre – les joies et les peines de cette vie sur terre – comme autant d’étapes vers la rencontre avec le Seul qui pourra combler les désirs de notre cœur. « Tu nous as fait pour Toi, Seigneur. Et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi » résumait Saint Augustin.
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 17.02.2019