L’urgence de ralentir
Peut-être vous souvenez-vous de ce moment où chacun rêvait du monde d’après et se promettait en son for intérieur de ne plus revenir au rythme fou de nos quotidiens tenaillés par l’urgence ! Finalement, nous sommes lancés dans une course folle. Nos quotidiens sont pressés et chargés. Il reste quelques jours en ce carême, puissions-nous oser ralentir les rythmes de nos soirées, pour alléger et respirer dans nos week-end. Je prêche aussi pour moi et j’espère bien que la paroisse, qui veut garder un réel dynamisme, n’est pas une charge de plus pour chacun ! Gardons au cœur, la priorité familiale, comme sanctuaire inviolable, résistant aux urgences du travail et des engagements plus ou moins importants. Notre communauté essaie de multiplier les propositions pour que chacun y trouve ce dont il a besoin et non pas pour que quelques-uns vivent à la paroisse, jour et nuit ! Au milieu de ce monde qui file, et qui parfois court à sa perte ou en pure perte, tâchons de demeurer. Demeurer ne signifie pas : ne pas bouger ou rester extérieur à tout mouvement, demeurer signifie « habiter ». Habitons notre temps par ce qui est essentiel, fuyons ce qui nous mange et ne nous rassasie pas.
Ce carême peut alors être une halte, une oasis, avant de reprendre le chemin du quotidien que l’on espère pouvoir transformer en n’étant plus affairés sans rien faire mais en demeurant à l’écoute de la Parole qui fait tout.
Père Antoine