Le regard du Christ
Dans l’évangile de ce dimanche, il y a ce qui est écrit, ce que les témoins de la scène ont entendu mais aussi ce qui nous est laissé à imaginer. J’aime ainsi pour ma part contempler le regard de Jésus sur cette femme. Un regard profondément bon et juste. Un regard qui ne nie pas le péché ni le relativise, mais qui n’enferme pas la personne dans son péché. Un regard qui ne réduit pas l’autre à sa faute. Un regard qui console, relève, encourage à changer de vie… parce que ce même regard continue d’aimer, au-delà de la faute. Un regard qui révèle à cette femme qu’elle demeure digne d’être aimée. En cela, ce regard de Jésus lui rend sa beauté et la purifie. Les paroles du Christ mettent ensuite des mots sur ce que ce regard exprime.
Ce regard, c’est celui du Christ sur chacun de nous. Sous le regard de Jésus, nul ne se sent condamné, mais tous se découvrent appelés à se relever et capables de progresser. Ce regard, il nous faut aussi apprendre à le poser les uns sur les autres. Nous nous ferons grandir, prêtres et fidèles d’une même paroisse, en ayant ce regard de bienveillance. Il en va de même dans une famille, dans une équipe au travail, dans toute communauté… Les jugements « lapidaires » ou les paroles qui enferment sont un poison. Cet esprit de bienveillance, construisons-le ensemble, tous portés par ce même regard de Jésus pose sur chacun de nous. C’est le grand point commun que nous avons tous : nous avons été regardés par le Christ, et ce regard nous a sauvé.
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 7 avril 2019