« Il a fait de nous un royaume »
En cette solennité du Christ Roi, qui vient clôturer l’année liturgique, nous célébrons Jésus-Christ en le reconnaissant comme notre Roi. « Cette royauté n’est pas de ce monde », comme Jésus lui-même le précisera. Il nous évite ainsi d’attendre de Lui ce qu’on doit attendre « des princes de la terre », ou de Lui reprocher ce qui est la conséquence de l’infidélité ou du péché de ces mêmes princes.
Mais cette royauté est réelle et éternelle. Elle est établie par Dieu le Père, comme l’évoque dans une vision le prophète Daniel. Il nous revient de la reconnaître. Très concrètement, dans notre vie, tout de notre vie doit lui être soumis. Tout lui appartient. Rien dans la vie d’un chrétien n’est indifférent à Jésus, ou ne peut être vécu sans Lui.
« Dieu premier servi » rappelait Jeanne d’Arc. Cette soumission, cette obéissance est appelée à être librement choisie. Surtout, il nous faut découvrir qu’elle est source de joie et de bonheur véritable. Jésus n’exerce pas une domination écrasante, infantilisante, humiliante sur ses sujets. « Il a fait de nous un royaume » : le servir nous donne une dignité magnifique. Nous associant à Lui, il fait de nous ses frères. Nous devenons fils de Roi avec Lui, cohéritiers du Père, enfants du même Dieu. Jésus nous revêt de sa sainteté. En nous reconnaissant de son Royaume, en le laissant régner dans notre vie, nous sommes appelés à passer de « serviteurs » à « amis » du Roi. Par son sang versé et sa vie offerte pour ces sujets, ce Roi nous appelle à cette immense dignité, celle de fils d’un même Père, de son Père.
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 25 novembre 2018