« Je fais de toi un guetteur »
La loi de Dieu, les commandements du Seigneur, voilà un don magnifique qui nous a été donné. Un chemin sûr vers le Ciel. Loin d’être un carcan, c’est un trésor. Et comme tout trésor, il faut veiller dessus. Le Seigneur fait de nous des « guetteurs ».
Il s’agit d’abord et avant tout de veiller sur notre propre façon de recevoir et de vivre cette loi. Avons-nous compris, comme l’écrit Saint Paul, que son but est de nous apprendre à aimer ? Le plein accomplissement de la loi, c’est l’amour. La loi nous garde de tout ce qui pourrait nous empêcher d’aimer ou blesser notre prochain.
Il s’agit ensuite de réagir quand notre prochain lui-même nous blesse en blessant la loi. L’évangile évoque la délicate « correction fraternelle », pas si facile à vivre en couple, en famille, en classe, au travail ou dans un groupe d’amis. Il s’agit de corriger pour faire grandir, autant que possible. Face à celui qui m’a fait du mal, je souhaite d’abord sa conversion avant de vouloir sa sanction. Et s’il y a sanction, c’est pour qu’il se « convertisse ».
Enfin, la première lecture évoque notre devoir d’alerter ceux qui se détournent du bien et font le mal. Dénoncer le mal commis, sans condamner le pécheur mais en voulant au contraire le sauver. Car le Seigneur nous demandera de « rendre compte de son sang ». Je ne peux fermer les yeux sur le mal autour de moi, et plus encore sur ceux que ce mal risque de perdre. Notre-Dame à plusieurs reprises a supplié les enfants de Fatima de prier pour la conversion des pécheurs. Être guetteur ne veut pas dire que nous sommes meilleurs. Cela veut dire que nous sommes responsables, parce que nous avons beaucoup reçu. C’est une question de charité, de « cette charité qui nous presse » comme le dit Saint Paul. Cette charité qui prend soin…
Abbé GROSJEAN+
Edito du 10 septembre 2017