Edito du 28 juin 2015
La joie du don.
Pierre, Alban, Louis, Arthur. Ils seront 4 ce dimanche, en la cathédrale Saint Louis, à donner leur vie, à la consacrer au service de Dieu et du monde, à l’offrir pour œuvrer à notre salut.
La radicalité de ce don peut faire peur. Elle est pourtant à la mesure et du don de Dieu, et de la soif d’absolu présente dans le cœur de tout jeune. Offrir sa vie, donner sa vie : n’est-ce pas pour cela que nous sommes faits ? N’est-ce pas cette perspective qui peut nous aider à dépasser toutes nos faiblesses, nos craintes et nos doutes ? Henri d’Hellencourt, un jeune chef scout parti trop tôt, écrivait ceci dans son carnet, retrouvé après sa mort : « J’ai rêvé d’une grande vie, Seigneur. Mon erreur était de la vouloir grande pour moi. Elle sera grande si je la donne, si je vous la donne, pour que vous en fassiez ce qu’elle doit être… »
Quelque soit notre vocation, nous sommes appelés à la joie du don. Et tout ce qui apprend cette joie à un jeune, tout ce qui le prépare à se donner – comment ne pas penser ici au scoutisme, véritable école du don de soi et du service dans la joie – doit être encouragé. Au fond, c’est sans doute même le cœur d’une éducation : apprendre à son enfant que sa vie sera belle non si elle dure longtemps, mais si elle est d’une façon ou d’une autre donnée. Quand on a acquis cette certitude dès le plus jeune âge, alors on a moins peur quand l’heure arrive de dire « oui ». La perspective de tout donner ne nous paraît plus folle. On est même capable d’entendre le « Viens, suis-moi » que Jésus pourrait murmurer à notre cœur…
Père Pierre-Hervé Grosjean +