Edito du 10 novembre 2013

Le chrétien peut-il être patriote ?

Ce lundi 11 novembre, notre pays honore la mémoire de ses fils, morts en le servant. Il est bon que les chrétiens fassent leur ce devoir de mémoire. Tout simplement parce que nous sommes aussi filles et fils de France. L’Eglise nous invite à une certaine piété filiale vis-à-vis de notre pays : « l’amour et le service de la patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité » dit le Catéchisme au n°2239. Mais le chrétien n’est-il pas d’abord « citoyen des Cieux » ? Ne doit-il pas avoir un amour « universel », au-delà des frontières ? L’un n’exclut pas l’autre : « L’universalité, dimension essentielle dans le peuple de Dieu, ne s’oppose pas au patriotisme et n’entre pas en conflit avec lui, ce qui veut dire qu’aimer tous les hommes n’empêche ni ne crée de conflits de quelque façon que ce soit avec l’amour que nous devons à la patrie elle-même. Au contraire, il l’intègre en le renforçant par les valeurs qu’il possède, et particulièrement l’amour à sa propre patrie, si nécessaire jusqu’au sacrifice » C’est « la double condition du chrétien, non pas opposée mais complémentaire. En effet, il est membre de l’Eglise, laquelle est reflet et annonce de la Cité de Dieu, et il est à la fois citoyen d’une patrie terrestre, concrète, de laquelle il reçoit tout des richesses de langue et de culture, de tradition et d’histoire, de caractère et de façon de voir l’existence, les hommes et le monde. La paix vraiment durable doit être le fruit mûr de l’intégration réussie de patriotisme et d’universalité ». (Jean-Paul II)

Père Pierre-Hervé Grosjean +