Donner sa vie
La première lecture de ce dimanche nous raconte le martyre de sept frères, préférant mourir que renier les commandements de Dieu. En écoutant leurs dernières paroles, nous sommes frappés de discerner, et leur attachement à la vie, et leur volonté de la sacrifier par fidélité au Seigneur. Ils savent que leur vie vient de Dieu, et qu’en la lui offrant, ils recevront de Lui la Vie. Leur espérance en la vie éternelle et en la résurrection – des années déjà avant Jésus-Christ – les rend libres intérieurement et prêts à tout donner.
Quel est notre regard sur notre vie ?
Avons-nous conscience qu’elle est avant tout un don de Dieu ? Quelles que soient les difficultés ou les blessures de cette vie, elle reste un don de Dieu. Toute vie en ce sens est infiniment précieuse. Mais il ne faut pas s’arrêter là. Si j’ai reçu cette vie, cela veut dire que je n’en suis ni l’origine, ni le maître absolu, ni même la finalité. Pour qui et pour quoi l’ai-je reçue ? Que vais-je en faire ? Dans la vie spirituelle, on reçoit toujours pour donner. Chaque jour nouveau m’est donné pour que je me donne. Je ne peux choisir combien de jours me seront donnés. Je ne peux non plus décider de refuser ce nouveau jour. Il me faut accueillir et consentir pour mieux offrir. Il y a différentes façons d’offrir sa vie : le martyr offre sa vie d’un coup pour plus grand que lui. L’époux, l’épouse, le consacré offre sa vie le jour du grand « oui ». On peut aussi offrir sa vie chaque jour en servant, aimant, priant, s’engageant. Le choix profond qu’il nous faut refaire chaque matin est bien celui-ci : cette journée, vais-je la vivre pour moi, ou pour Dieu et mes frères ? Suis-je prêt à me donner, à tout donner, à donner cet aujourd’hui ?
Père Pierre-Hervé Grosjean +
Edito du 9 novembre 2016