Ce que Dieu a uni…
Les lectures de ce jour nous invitent à méditer sur la vocation conjugale. On peut parler de vocation naturelle quand on évoque le mariage. Il y a bien en effet un appel à l’amour conjugal inscrit dans notre nature humaine, comme le Livre de la Genèse nous aide à le découvrir. Remarquons que dans ce récit se révèle l’égale dignité de l’homme et de la femme, à travers l’émerveillement d’Adam découvrant Ève, « la chair de sa chair ». Cet amour conjugal amène les époux à s’attacher fidèlement l’un à l’autre, et à ne faire plus qu’un.
On comprend mieux pourquoi Jésus renvoie à ce projet initial de Dieu, quand on l’interroge sur la possibilité de répudier sa femme. Cette possibilité n’est pas ajustée à ce que Dieu a voulu pour le couple : la fidélité, l’unité, l’égale dignité aussi. Jésus veut nous rendre capables de ce que Dieu a voulu à l’origine. Il va même aller plus loin, faisant du mariage une vocation à la sainteté, un chemin de sainteté, un sacrement qui rend saint.
Le célibat consacré n’est donc pas « naturel » en soi, il est surnaturel, c’est à dire une réponse à un appel du Seigneur. Il y a un réel manque, parfois douloureux, mais auquel le ou la consacré(e) consent librement, pour aimer autrement. Sa mission donne un sens à ce célibat.
Le célibat non choisi ou la solitude que beaucoup vivent sans l’avoir voulue est bien souvent une épreuve. L’enjeu est alors de vivre l’expérience du don de soi autrement, laissant ce « creux » se remplir par une autre présence, celle du Sauveur.
Bien sûr, ici-bas nous essayons – chacun avec ce que nous portons – de correspondre de mieux en mieux à ce projet de Dieu. Lui-même se plaît à y travailler, en nous transformant peu à peu, en réparant aussi les blessures que ce projet a pu subir. Quel que soit notre état de vie, nous sommes appelés à une vie donnée ! Et c’est bien aussi en cela que nous sommes créés à l’image de Dieu, appelés à aimer.
Abbé GROSJEAN, curé
Edito du 7 octobre 2018