Edito du 28 avril 2013
« La charité pour tous » : notre identité.
« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Ce commandement du Seigneur, livré au cœur de son « testament » du jeudi saint, vient éclairer notre façon de vivre ces instants troublés. Notre pays est aujourd’hui bien loin d’être apaisé. Il est même profondément divisé. Et cela ne semble pas devoir s’arranger. La crise sociale et économique est profonde. La crise du sens et des valeurs l’est encore plus.
Face à cela, quelle est l’attitude juste pour le chrétien ? Il doit résister à mon avis à deux tentations : se désintéresser de ce monde, considérant que « tout est foutu ». C’est la tentation de l’exil, non pas en Belgique ( !), mais dans une mentalité de ghetto, de citadelle assiégée, au fond, de découragement. L’autre tentation pour le chrétien serait de se jeter dans la bataille en oubliant qui il est : il ne peut livrer bataille sans discernement sur les moyens employés, ni sur les intentions qui l’animent. Il reste chrétien jusqu’au bout.
Quel sera le critère principal ? A quoi reconnaît-on le chrétien ? La charité. Si celle-ci demeure, vis à vis de tous, c’est bon signe ! On ne lutte pas contre des personnes, mais contre des idéologies. Le Christ, y compris dans sa Passion, n’a jamais cessé d’aimer. Jusqu’à aimer ceux qui l’assassinaient. « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… ». Cette charité n’empêche pas l’action, elle l’anime, lui donne une âme, et l’accompagne. C’est dans les temps de trouble, que ce commandement prend toute sa force et sa beauté. Et particulièrement ce « comme » si exigeant… mais source de toute victoire durable !
Père Pierre-Hervé Grosjean +