Espérer contre toute espérance

« Vous êtes le sel de la terre ! » « Vous êtes la lumière du monde. » Lorsque Jésus désigne ses disciples ainsi, il vient redire cette chose un peu folle : par notre baptême, nous portons un trésor. Saint Paul le remarquera rapidement : c’est vrai, nous possédons un trésor mais nous le portons dans « un vase d’argile », tellement fragile, prêt à se fissurer. Ce trésor, c’est l’espérance, c’est la Croix glorieuse, c’est ce regard de Dieu sur chacun de nous qui relève, guérit, pardonne, sans cesse et sans jamais se lasser. Ce vase d’argile, c’est nous-mêmes, bien hésitants, bien penauds, mal à l’aise et déstabilisés par les petits et gros coups de vents que nous affrontons. Cette petite espérance, cette discrète vertu, ne demande qu’à être répandue dans le monde par nos actes, nos paroles, notre présence, notre silence. Cette espérance, elle est cette folie d’amour de Dieu pour chacun des hommes. Folie pour les sages et les raisonneurs, Sagesse de Dieu, l’espérance se laisse cueillir dans nos fragilités et nos peurs, au cœur de nos hésitations et de nos doutes. L’espérance ouvre alors cet impossible qui n’appartient qu’à Dieu, qui fait fleurir le désert et aplanir les collines. Soyons confiants, l’espérance partagée, même dans la parole hésitante et l’écoute maladroite, nous remplira de cette lumière et conquerra les cœurs, fissurera les plus endurcis. Avançons avec persévérance dans ce chemin de vie et d’espérance, nous sommes dans la main de Dieu.

Père Antoine