Edito du 14 juin 2015
Une ambition qui rend libre.
Saint Paul a cette belle expression que nous pouvons méditer : quoiqu’il se passe, qu’il ait à vivre encore un peu, ou qu’il meurt bientôt comme il l’espère, pour demeurer près de Dieu, « notre ambition, c’est de plaire au Seigneur. »
Faire la joie de Dieu. Voilà une belle ambition, libératrice.
Elle me libère du regard des autres. Dieu seul est mon juge. Dieu seul sait tout. Et Dieu est infiniment juste. Chercher à plaire aux autres est épuisant : nous ne serons jamais satisfaits pleinement, et nous risquons de ne pas être nous-mêmes. Attention : faire la joie de ses amis est une chose. Chercher à plaire à tous en est une autre. Le Christ lui-même a vu les foules se détourner, sans que cela ne le fasse renoncer à ce qu’Il avait à proclamer.
Elle me libère de moi-même. Vivre ma foi, centré sur mon nombril, mes humeurs, mes ressentis, etc… ne va pas m’offrir une grande stabilité, tant tout cela est bien fluctuant. Me centrer sur la joie de Dieu m’offre un cap qui ne bouge pas. En toute circonstance, c’est un critère qui fonctionne : Qu’est-ce que Dieu attend de moi ? Comment puis-je faire sa joie ? Même si à ce moment-là, je suis – moi – plutôt dans la peine. Ce sera même une consolation possible : être resté généreux à travers l’épreuve que je traverse, en m’occupant de la joie de DIEU.
Elle me libère de toute inquiétude. Quoiqu’il arrive, je peux encore faire la joie de Dieu. Si c’est mon ambition, alors je ne serai jamais frustré. Que je vive ou que je meure demain, au fond, cela ne modifie pas vraiment ce qui importe pour l’instant présent : faire sa joie, aujourd’hui et maintenant. Découvrir que je peux être une joie pour Dieu, tel que je suis. Même le plus grand pécheur peut l’être, en se laissant pardonner et aimer. Là encore, c’est une consolation : j’ai du prix à ses yeux, puisque je peux être une joie pour Lui. Faire la joie de Dieu fera notre joie.
Père Pierre-Hervé Grosjean +