Edito du 14 décembre 2014
« Soyez toujours dans la joie,
rendez grâce en toute circonstance »
De retour d’Irak, je me demande comment nos frères chrétiens persécutés peuvent entendre ces mots de Saint Paul aux Thessaloniciens. Ces mots semblent décalés pour nous aussi, qui avons tous fait l’expérience de coups durs, d’épreuves à traverser, de combats à mener… Nous avons bien vu qu’il est difficile, voir impossible, de ressentir toujours cette joie. Saint Paul pourtant n’est pas idiot, ni inconscient. Lui-même a dû quitter précipitamment ces chrétiens de Thessalonique pour fuir les juifs qui voulaient l’arrêter. Il sait ce qu’est la persécution. Il connaît lui aussi des combats intérieurs douloureux. Mais, sans doute que tout cela lui a fait justement rechercher la vraie joie, celle qu’apporte l’amitié de Jésus. Comme si les épreuves nous détachaient des plaisirs éphémères, des joies faciles, pour nous faire redécouvrir à la fois les petites joies simples que Dieu nous donne au jour le jour, et la joie plus profonde, plus spirituelle, qu’apporte la présence de Dieu dans nos vies. Ces joies simples, cette joie spirituelle, nous l’oublions dans le tourbillon du quotidien, car nos cœurs sont encombrés. L’épreuve vient nous appauvrir, nous décaper, pour nous ouvrir à ces joies simples et vraies. J’ai vu cette joie sur le visage de nos frères irakiens. Elle devait ressembler à celle des bergers découvrant l’Enfant de la crèche. A celle des Rois Mages, qui avaient accepté de quitter leur confort, pour se mettre à genoux devant l’Enfant Roi. C’est la joie de Noël, que seul un cœur de pauvre, d’enfant, peut accueillir pleinement.
Père Pierre-Hervé Grosjean +